Au lendemain du départ d’Aymeric Vincenot, chef du bureau AFP en Algérie, la France exprime ses regrets alors que l’opinion fait valoir ses vives inquiétudes d’autant qu’Alger a entamé la répression de manifestants.
Quel intérêt a Alger en signant le refus de renouveler l’accréditation pour l’année d’Aymeric Vincenot, chef du bureau AFP en Algérie ? La question demeure entière et laisse la porte ouverte à des inquiétudes en Algérie comme à l’international. D’autant que les manifestations, jusque-là pacifiques, sans heurts, sont désormais réprimées par les forces de sécurité algériennes qui ont décidé d’empêcher tout rassemblement dans la capitale, Alger.
En tous les cas, le ministère français des Affaires étrangères, a, ce mercredi 10 avril 2019, déclaré que la France regrette la décision de l’Algérie d’expulser le directeur de l’AFP à Alger. Dans un point de presse électronique, le Quai d’Orsay dit regretter cette décision et rappelle son « attachement à la liberté de la presse et à la protection des journalistes, partout dans le monde ». Cette déclaration intervient au lendemain du départ d’Aymeric Vincenot suite au refus des nouvelles autorités algériennes de renouveler son accréditation pour l’année.
Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF), par la voix de son secrétaire général, Christophe Deloire, a dit son inquiétude face à ce qu’il juge comme étant « plus qu’un signe extrêmement négatif, (…) l’indice d’une volonté de dissimulation : pourquoi violer la liberté de la presse dans une telle période politique ? ».
Des inquiétudes aussi du côté d’AFRIK.COM, solidaire avec l’AFP, qui, faut-il le souligner, à ce stade, a joué un grand rôle dans le traitement de l’information en Algérie qui est en train de rédiger une page importante de son histoire. En effet, le président de la chambre haute du Parlement algérien, Abdelkader Bensalah, a été désigné, lundi 9 avril 2019, comme Président d’Algérie par intérim suite à la démission d’Abdelaziz Bouteflika, éjecté par la rue.