Le président algérien a décidé, mardi, de remettre à plat le projet de la nouvelle Constitution. Les conclusions rendues par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, après des mois de travail, ont été écartées. Pourquoi ?
Le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, a enterré mardi les conclusions de la commission présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, relatives au projet de la nouvelle Constitution. Ce dernier avait, pendant plusieurs semaines, en 2011, dirigé les consultations auprès des partis politiques, des personnalités et experts. Après plusieurs mois de travail, la commission, composée d’experts et de juristes, avait rendu son projet à l’automne dernier.
Mais au lendemain de sa prestation de serment, le président Bouteflika, qui entame un quatrième mandat, a décidé de tout reprendre à zéro. Dans une déclaration à TSA, Amar Saâdani, secrétaire général du Front de Libération Nationale (FLN) atteste que « des discussions seront lancées très prochainement avec la classe politique, la société civile et les personnalités nationales en vue de débattre de la nouvelle Constitution ».
A en croire Saâdani, le travail de Bensalah et de la commission ira droit à la poubelle, car il relève désormais « du passé ». « On peut dire que le travail effectué par la Commission présidée par Abdelaker Bensalah et la Commission technique ne sera pas pris en compte dans l’élaboration de la nouvelle Constitution », a-t-il indiqué.
D’après le secrétaire général du FLN, la décision de Bouteflika répond à la demande de l’opposition qui s’est plaint d’avoir été écartée durant les consultations. « L’opposition a reproché au Président de vouloir se tailler une Constitution sur mesure. Alors, l’occasion sera donnée à ces formations, dans le cadre de ce dialogue, pour présenter leurs propositions », a-t-il dit. Amar Saâdani prévient toutefois que la nouvelle loi fondamentale verra le jour « à la rentrée ».