Les relations entre l’Algérie et le Congo Brazzaville, profondément enracinées dans une histoire de solidarité panafricaine, connaissent une nouvelle dynamique. La récente visite du ministre d’État congolais des Industries minières et de la Géologie, Pierre Oba, en Algérie, marque une étape importante dans la consolidation de ces liens, en mettant en avant des projets ambitieux dans les secteurs des hydrocarbures et des ressources minières.
L’Algérie et le Congo Brazzaville partagent une histoire commune, née des luttes pour lla décolonisation. Durant la guerre d’indépendance algérienne, le Congo, sous la présidence de Fulbert Youlou puis d’Alphonse Massamba-Débat, avait soutenu le Front de Libération Nationale (FLN) en accueillant ses représentants et en défendant la cause algérienne sur la scène internationale.
Ensuite, l’Algérie, après son indépendance en 1962, a joué un rôle clé dans les mouvements de libération africains, notamment en Afrique centrale. Cette fraternité panafricaine a jeté les bases de relations diplomatiques solides et d’une vision commune pour le développement du continent.
Des ambitions économiques partagées
Ces liens historiques se traduisent aujourd’hui par une volonté commune de renforcer la coopération économique. Lors de son audience avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, Pierre Oba a transmis un message de Denis Sassou-Nguesso, président du Congo, réaffirmant « les liens séculaires, très forts et excellents entre nos deux États« . Il a souligné l’ambition des deux pays de donner à ces relations « un véritable contenu économique« , en tirant parti de leurs richesses naturelles respectives.
L’accent a ensuite été mis sur des projets communs dans les secteurs stratégiques des hydrocarbures et des industries minières lors d’un échange avec Mohamed Arkabn ministre de l’énergie et des Mines. Ces discussions ont porté notamment sur l’exploitation et la transformation des phosphates et des potasses, où le Congo souhaite bénéficier de l’expertise algérienne. « Nous voulons tirer parti de la riche expérience de l’Algérie en matière d’exploitation du phosphate et de fabrication des fertilisants« , a déclaré Pierre Oba.
Une expertise algérienne au service du Congo
Durant sa visite, le ministre congolais s’est rendu à Constantine. À l’usine de carbonate de calcium de Bounouara, un exemple de valorisation des ressources minières locales, il a souligné l’importance pour le Congo de s’inspirer du modèle algérien pour structurer son secteur minier car « Les deux pays possèdent d’importantes ressources de sous-sol et de grandes réserves minières« , a-t-il rappelé. Cette collaboration inclut également l’extraction et la transformation du fer, un secteur prometteur.
Une coopération diplomatique et stratégique
Sur le plan diplomatique, cette visite illustre une convergence des visions. Abdelmadjid Tebboune a qualifié l’audience avec Pierre Oba de « très riche« , soulignant la profondeur de la relation entre les deux chefs d’État. En tant qu’acteurs influents dans leurs régions respectives, l’Algérie et le Congo Brazzaville partagent des positions communes sur des enjeux majeurs tels que la souveraineté des nations africaines et la valorisation des ressources du continent. En effet, les deux pays, unis par leur histoire, s’inscrivent dans une dynamique panafricaine visant à renforcer l’intégration régionale et à promouvoir une exploitation durable et responsable des ressources naturelles.
Les liens historiques entre les deux nations, forgés dans les luttes pour la libération, trouvent aujourd’hui un nouvel élan dans une coopération économique stratégique. Ensemble, l’Algérie et le Congo Brazzaville aspirent à jouer un rôle de premier plan sur la scène africaine, tout en renforçant l’amitié qui unit leurs peuples.