Afin de manifester son mécontentement face aux promesses non tenues par le gouvernement algérien, le Comité national de défense des droits des chômeurs prévoit une journée de manifestation dans plusieurs wilayas, samedi 28 septembre.
Les préparatifs battent leur plein en Kabylie et dans l’extrême sud algérien. Dans moins de 24 heures, plusieurs centaines de chômeurs se rassembleront dans près de 25 wilayas, dont la Kabylie et les 13 wilayas du sud et de l’extrême sud du pays, afin de crier leur colère contre le gouvernement. Chapeautée par le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), formé le 14 mars dernier, lors d’une précédente manifestation de chômeurs, l’organisation dénonce les vaines promesses du gouvernement.
Après la démonstration de force qui a eu lieu dans la capitale de l’or noir, Ouargla, où plusieurs chômeurs avaient été arrêtés, les contestataires entendent reprendre du service sept mois après. Tous réclament leur droit au travail. Et alors que le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’était engagé à réduire le chômage, de nouveaux arrivants sont au contraire venus gonfler les rangs des sans-emploi. Un échec pour le gouvernement, une forme de trahison pour les chômeurs dans l’attente d’un changement qui n’arrive toujours pas.
Le CNDDC sur tous les fronts
Voilà six jours que le CNDDC s’active pour organiser cette « Journée de la colère ». Ses membres multiplient les sorties médiatiques et rendent de nombreuses visites aux habitants des villes les plus touchées par le chômage. Après le Ksar, Sokra Aïn Beida, direction aujourd’hui Gharbouz et Mekhadma. En fin de journée, le CNDDC organisera une pré-manifestation, une sorte de répétition générale sur la place de l’hôtel de ville de Souk El Hedjar, baptisée symboliquement place Tahrir, depuis mars dernier.
Le mouvement des chômeurs est perçu de manière positive par une large frange de la population, surtout lorsque ces derniers se mobilisent dans le pacifisme et s’opposent au vandalisme et aux violences policières. En revanche, les autorités et le parquet voient d’un très mauvais œil toutes ces agitations pour le moins légitimes. Hasard du calendrier (ou pas), des chômeurs de Ouargla et Oum El Bouaghi doivent être jugés la semaine prochaine, suite aux échauffourées du 14 mars dernier. Le CNDDC craint le pire quant aux jugements qui seront rendus. Ce nouveau rendez-vous des chômeurs dissuadera-t-il la justice d’infliger des sanctions sévères contre les chômeurs détenus ?
À J-1, la riposte contre le gouvernement semble bien ficelée. Cette « Journée de la colère », qui devrait donner du fil à retordre aux services de sécurité vu le nombre important de chômeurs dans les régions citées plus haut, bousculera, ou pas, Sellal afin que les promesses faites soient désormais visibles sur le terrain.