Le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, vient d’accomplir un acte envers le mouvement Hirak, vu par Alger comme de véritables opposants au régime en place. De quoi s’agit-il ?
Va-t-on vers une décrispation de la situation en Algérie ? Tout porte à le croire avec la décision prise par les autorités algériennes de libérer quatre militants du Hirak. Cette libération intervient trois jours avant la fête nationale d’Algérie, prévue ce 5 juillet.
Après plusieurs mois de répression menée par le pouvoir pour tenter d’empêcher un retour du mouvement de contestation Hirak, Karim Tabbou, Amira Bouraoui, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont bénéficié d’une liberté provisoire. Leur mouvement avait été suspendu en mars, du fait de la maladie de Covid-19.
Toutefois, le journaliste Khaled Drareni, directeur du site d’information en ligne Casbah Tribune, correspondant de la chaîne de télévision française TV5Monde, a vu sa demande de mise en liberté refusée par les autorités algériennes. .
Amnesty International s’est félicitées de cet élargissement et a réclamé la libération immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion en Algérie. Pour sa part, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, a, dans un tweet, indiqué : « Karim Tabbou enfin libéré. Grand soulagement en attendant les autres ».
Malgré ce geste d’apaisement de Tebboune, le Comité national pour la libération des détenus dénonce que près de 70 prisonniers d’opinion sont actuellement jetés dans les prisons algériennes, la plupart pour des publications sur Facebook.
A rappeler que Karim Tabbou, qui avait été condamné en appel le 24 mars à un an de prison ferme pour atteinte à l’intégrité du territoire national, est emprisonné depuis le 26 septembre 2019. Figure de l’opposition, il est également poursuivi pour atteinte au moral de l’armée.