Depuis l’indépendance en Algérie, plus de 30 000 personnes, gênées par la signification de leur nom de famille, ont décidé de le changer. En perdant parfois en originalité…
Ils sont plus de 30 000 Algériens à avoir changé de nom de famille depuis l’indépendance. Le Journal officiel a publié ce jeudi une nouvelle liste d’Algériens ayant changé de nom. Ainsi, « Boukelba » (Celui qui possède un chien, ndlr) devient « Mimoune », « Kbir Ras » (Grosse tête, ndlr) devient « Abdelhakim » ou encore « Boukhenouna » (Celui qui possède des crottes de nez, ndlr) est désormais « Benabdellah ».
A force d’entendre des remarques désobligeantes, des familles se laissent tenter à changer de nom. « Il faut d’abord savoir que ces noms datent de la colonisation et qu’ils ne sont pas adaptés à notre culture », explique Feradji Mohammed Akli, sociologue et enseignant de sociologie à la faculté de Béjaia. « Certains noms sont basés sur des aprioris et jugements de valeur », ajoute le sociologue, selon TSA. Le sociologue explique que porter un nom insultant ou vulgaire peut poser « un problème psycho-social pour une personne. Le changement de nom est une forme de délivrance et une manière de s’affirmer.
A noter que dans certains cas, le préfixe « Bou » veut dire « fils de » lorsqu’il est suivi d’un prénom et non d’un nom commun ou autre.
Entre 1888 et 1892 l’administration coloniale française ne parvenait pas à comprendre le système d’appellation et a décidé de changer les noms patronymiques des Algériens. Des Bachaghas (haut-dignitaire de la hiérarchie administrative, ndlr), des Algériens lettrés et certains administrateurs ont fait des recherches dans l’histoire des tribus avant d’attribuer des noms. D’autres, en revanche, ont littéralement divisé des familles en plusieurs noms ou en attribuant des noms vulgaires.
L’acteur et humoriste algérien Mohamed Fellag a fait un sketch sur l’histoire des noms patronymiques en Algérie :