Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, admis à l’hôpital du Val-de-Grâce depuis le samedi 27 avril dernier des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC), a été transféré depuis mardi à l’Institution nationale des Invalides (INI), spécialisée dans la réadaptation fonctionnelle et les séjours médicalisés et de convalescence. Un transfèrement occulte malgré la gravité de l’accident dont est victime le Président algérien.
Dès le lendemain de l’admission du Président Bouteflika à l’hôpital du Val-de-Grâce, les médecins algériens ont tenté de rassurer le peuple, tout en reconnaissant la gravité de l’atteinte au cas où elle atteindrait un certain seuil. Dans El Watan, le directeur du Centre national de la médecine sportive, le Professeur Rachid Bougherbal, faisait état d’un « accident ischémique transitoire sans séquelles ». Le président de la République n’a pas subi de séquelles irréversibles.
Aucune fonction motrice ou sensorielle n’a été altérée. L’accident ischémique transitoire (AIT) n’a pas duré longtemps et l’affection est réversible et régresse sans laisser de lésions séquellaires ». David Grabli, neurologue à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, interrogé par l’AFP aussitôt après l’AVC du Président algérien, donnait la définition de l’ischémie. « L’ischémie veut dire, pour n’importe quel organe, la privation d’apport sanguin et donc d’oxygène. Le plus souvent c’est lié à un vaisseau sanguin qui se bouche. Comme c’est transitoire, le caillot qui s’est formé va se dissoudre très rapidement. Quand la durée de l’ischémie a été brève, inférieure à quelques minutes, les symptômes récupèrent immédiatement ».
AVC, première cause de handicap acquis de l’adulte
La question maintenant est de savoir si, pour le cas d’Abdel Aziz Bouteflika, la durée de l’ischémie a été brève ou non. Surtout que c’est le flou total autour de sa santé. Seulement, l’on sait que l’accident vasculaire cérébral (AVC) est, en France, la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer) et la troisième cause de mortalité. Environ un tiers des personnes qui sont victimes d’un AVC récupèrent de manière significative. Malheureusement, les AVC laissent souvent les survivants meurtris par des handicaps majeurs. Un AVC peut affecter les fonctions motrices (paralysie) mais aussi, le langage, la pensée, les capacités d’apprentissage et de communication et les émotions. Les victimes d’AVC peuvent être atteintes d’aphasie ou d’hémiplégie.
L’aphasie est la perte totale ou partielle de la capacité de communiquer par le langage, en d’autres termes de parler ou de comprendre et ceci en l’absence de troubles sensoriels (surdité par exemple). C’est une des conséquences graves possible d’un AVC. Quant à l’hémiplégie, c’est une paralysie d’une ou plusieurs parties d’un seul coté du corps. Elle peut être totale, et dans ce cas, le membre supérieur, le membre inférieur, le tronc et la moitié de la face sont touchés. Lorsqu’un patient est victime d’un infarctus cérébral du à la FA (fibrillation atriale ou fibrillation auriculaire), le caillot sanguin affecte l’hémisphère gauche du cerveau. Le patient risque donc d’être victime d’une hémiplégie du côté droit. Si l’information selon laquelle le Président algérien a été transféré à l’Institution nationale des Invalides (INI) spécialisée dans la réadaptation fonctionnelle se confirme, il y a bien lieu de s’inquiéter sur la gravité de l’accident dont est victime Bouteflika.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que le Président algérien effectue un séjour à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. En effet, il a avait été admis après l’ulcère hémorragique qui l’avait contraint à prolonger son séjour dans cet hôpital en 2005.