La santé du Président algérien Abelaziz Bouteflika est à nouveau l’objet de toutes les questions et inquiétudes, après l’annonce de son retour à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, officiellement pour un un examen de routine, alors que la Présidentielle de 2014 arrive à grands pas et qu’il n’a pas encore terminé son troisième mandat.
La Présidentielle de 2014 approche à grands pas et Abdelaziz Bouteflika ne va toujours pas mieux, alors qu’il est soutenu par son parti pour briguer un quatrième mandat. Le Front de Libération nationale (FLN), son parti, dominant à l’Assemblée nationale avec 208 élus sur 462, refuse d’invoquer l’article 88 de la Constitution, pour le démettre à cause de son état de santé.
Désormais, la question est de savoir s’il tiendra le choc d’ici la fin de son troisième mandat. En Algérie, la santé du Président fait l’objet de vives inquiétudes, surtout depuis l’annonce de son retour à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris pour, officiellement, un contrôle de routine. D’autant qu’Abdelaziz Bouteflika doit signer un décret « le 16 ou le 17 janvier », a annoncé l’agence nationale (APS) pour convoquer le corps électoral qui fixera donc la date du scrutin 90 jours plus tard. Si le décret paraît vendredi, cette date tombera donc le 17 avril. Le chef d’Etat a lui même jusqu’à 45 jours avant le scrutin pour se déclarer ou non candidat, selon la Constitution.
« Cache-t-on la vérité? »
De son côté, la Présidence martèle que le dirigeant sera de retour en Algérie avant la signature de ce décret, assurant sans cesse que son état de santé s’améliore « sûrement et de façon progressive ». La presse algérienne a largement commenté ce mercredi le retour du Président au Val-de-Grâce. Selon le quotidien arabophone El Khabar, « le Président aurait signé, avant son départ en France, le décret par lequel est convoqué le corps électoral pour la Présidentielle ». Pour le quotidien arabophone privé, cette nouvelle hospitalisation « relancera la polémique, non pas sur sa candidature à l’élection de 2014, que bon nombre d’observateurs excluent d’ores et déjà avec certitude, mais sur sa capacité physique à terminer son troisième mandat ».
Même son de cloche pour le quotidien arabophone Echorouk, le plus fort tirage du pays. Selon le journal, « le Président est retourné à l’hôpital militaire au moment où la scène politique est entrée dans une phase d’attente ». Le quotidien privé francophone El-Watan note pour sa part que « la maladie du Président a plongé l’Etat dans une paralysie inédite ». « Cache-t-on la vérité ? », s’interroge-t-il. Autre question pour le journal Liberté : « Si l’état de santé du président de la République ne suscite aucune inquiétude, une question se pose: pourquoi se rendre au Val-de-Grâce à 48 heures de la convocation du corps électoral ? ».
Suite à son accident vasculaire cérébral (AVC) Abdelaziz Bouteflika avait en effet déjà passé 80 jours en France en 2013. Il avait d’abord été admis au Val-de-Grâce, puis à l’Hôtel des Invalides, centre militaire de rééducation pour les gros handicaps. Il avait aussi déjà été hospitalisé à Paris en 2005 pour un ulcère hémorragique de l’estomac, auquel il avait affirmé avoir survécu « miraculeusement ». Cette fois-ci, aura-t-il la chance de survivre à son AVC, qui l’a visiblement très affaibli ?