Le président algérien Abdelaziz Bouteflika fait le ménage dans l’armée en limogeant des généraux. En renforçant son emprise sur le pouvoir, le clan Bouteflika prépare activement la réélection lors de la présidentielle de 2019 mais favorise aussi le retour des investisseurs étrangers.
Il y a deux semaines, le président de la République d’Algérie par ailleurs ministre de la défense, Abdelaziz Bouteflika, avait mis fin aux fonctions de deux généraux, Abderrezak Cherif et Ahcène Tafer, ainsi que de plusieurs cadres militaires, portant à plus d’une douzaine ces derniers mois le nombre de hauts responsables militaires remplacés. Bouteflika avait déjà limogé en 2015 le chef des services de renseignement, Mohamed Mediene, et des dizaines de généraux de haut rang dans les services de renseignement.
Ces information indiquent une réforme profonde des force de sécurité accélérée pour transformer l’armée politique algérienne en un corps plus professionnel, ont déclaré des sources politiques à Reuters, mais il s’agir aussi de remplacer des hommes influents par d’autres plus dépendant du pouvoir en place et prêts à soutenir la réélection d’Abdelaziz Bouteflika sans sourciller.
Ces changements diminuent l’emprise de armée qui n’a pas su réagir : « Les généraux avaient l’habitude de licencier, de ne pas être licenciés », a déclaré à Vox of America un officier du renseignement à la retraite, demandant de ne pas être nommés en raison de la sensibilité du problème. « Les décisions étaient prises à Tagarins, maintenant elles sont prises à Zeralda », a-t-il ajouté.
Tagarins est le siège du ministère de la Défense dans le centre d’Alger, tandis que Bouteflika travaille dans le village côtier de Zeralda, à 20 km à l’ouest de la capitale.
Lorsque Bouteflika a été élu pour la première fois en 1999, l’armée et les services de renseignement étaient considérés comme les véritables détenteurs du pouvoir. Maintenant, Bouteflika concentre le pouvoir dans son cercle proche autour de son frère cadet Said Bouteflika, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre de l’Intérieur Nouredine Bedoui.
Le déclin du pouvoir des généraux a aussi pour objectif de faire revenir les investisseurs étrangers, lassés par les projets bloquées dans une bureaucratie dominée par les militaires et les responsables de la sécurité. « Ce sera une bonne nouvelle pour les investisseurs directs étrangers qui verront le pas en avant comme une nouvelle normalisation du processus de prise de décision au sein du gouvernement », a déclaré Geoff Porter, responsable de North Africa Risk Consulting.
Les derniers licenciements comprennent quatre commandants régionaux, le chef du renseignement militaire et plusieurs généraux du ministère de la Défense, ainsi que le chef de la police et l’officier de l’armée, Abdelghani Hamel.