Algérie : Bouteflika est-il en mesure de gouverner ?


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Le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, peut-il encore gérer le pays ? Une question à laquelle aucun devin ne peut répondre. Comme disait l’autre, toutes les plages du monde se ressemblent. Mais au black-out qui entoure la maladie du chef de l’Etat algérien, nul autre n’est pareil.

La question de savoir si Bouteflika peut oui on non gouverner encore le pays, l’Algérie toute entière se l’est posée pendant toute la durée de l’hospitalisation de son Président à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. Elle continue encore de tarauder l’esprit des Algériens qui se demandent si le Président peut sortir vainqueur de l’accident cardio-vasculaire qui l’a terrassé le 17 avril 2013. Durant son absence, aucune information n’a filtré. Après son retour au pays aussi, c’est l’opacité totale. Sauf que cette fois-ci, ceux qui l’ont vu sur un fauteuil roulant à son arrivée à l’aéroport militaire de Boufarik se sont alarmés. Des images qui ne permettent aucunement l’espoir de voir Bouteflika, ce natif d’Oujda au Maroc, continuer de gérer les affaires courantes du pays. « Ayant achevé la période de soins et de réadaptation fonctionnelle qu’il suivait en France, M. le président de la République a regagné Alger ce jour, mardi 16 juillet 2013, où il poursuivra une période de repos et de rééducation ».Si l’on se réfère au discours des officiels, l’on comprendra aisément que le 5e président de la République algérienne démocratique et populaire, au pouvoir depuis le 27 avril 1999, ne s’avoue en aucun cas vaincu. Certains sont allés jusqu’à le comparer au chef de l’Etat cubain, Fidel Castro, qui est rattrapé par la sénilité et éloigné du monde de la politique.

Déjà bien avant cet accident cérébral dit de nature ischémique et sans aucune lésion irréversible, le Président Bouteflika n’apparaissait pas à l’écran comme était le cas durant les premières années de son premier mandat. Là déjà, des doutes s’installaient chez la population.
Depuis son transfert en urgence dans l’Hexagone en 2005, suite à un ulcère hémorragique de l’estomac, Abdelaziz Bouteflika a connu une nouvelle ère dans sa carrière truffée de soucis de santé. Celui qui a révisé en 2008 la Constitution algérienne, l’autorisant à se porter candidat autant de fois qu’il le souhaite à la magistrature suprême, a fini le 8 mai 2012, par sous-entendre qu’il ne se présenterait pas pour un quatrième mandat présidentiel. Là, nombreux étaient ceux qui voyaient en lui un homme malade et physiquement diminué.
Autant d’éléments qui lui prédestinaient une fin de carrière pas du tout prématurée.

Bref, l’état de santé réel de Bouteflika est entouré d’une opacité la plus totale. Ce qui est presque évident, est que les dispositions de l’article 88 de la Constitution algérienne qui stipule qu’en cas d’incapacité du Président à gouverner, le chef du Sénat assure l’intérim pendant une période de 45 jours, à l’issue de laquelle des élections doivent être organisées, ne seront pas appliquées. A seulement quelques encablures de la prochaine joute prévue en avril 2014, les Algériens prennent leur mal en patience.

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