De nombreux candidats à la Présidentielle ont jeté l’éponge, arguant que le scrutin est déjà joué d’avance depuis que le Président Abdelaziz Bouteflika a présenté sa candidature pour briguer un quatrième mandat, malgré sa santé très fragile. Une constat que la presse algérienne n’a pas manqué de souligner ce mardi, désignant ironiquement le Président sortant comme étant déjà vainqueur de la Présidentielle.
Les autres candidats à la Présidentielle peuvent tous aller se rasseoir ! C’est ce qu’affirme la presse algérienne, ce mardi, depuis que le Président Abdelaziz Bouteflika a annoncé qu’il briguerait un quatrième mandat, alors que sa santé est très fragile et sa voix est à peine audible lorsqu’il s’exprime. De nombreux candidats semblent déjà découragés avant le début du scrutin. Certains ont déjà jeté l’éponge, arguant que le scrutin est déjà joué d’avance. Un fatalisme largement souligné par la presse algérienne, ce mardi.
Agé de 77 ans, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 15 ans, a en effet officiellement annoncé sa candidature, ce lundi. Des images de lui assis dans un fauteuil face au président du Conseil constitutionnel Mourad Medelci ont été diffusées à la télévision publique. « Je suis venu déposer officiellement ma candidature conformément à l’article 74 de la Constitution (sur son droit à la réélection) et à la loi électorale », a-t-il déclaré. Déclaration largement commentée par la presse locale, ce mardi.
« Une déclaration liminaire, expéditive, en guise de sevrage pour plus de 22 mois d’éclipse de l’espace public », selon l’éditorialiste du quotidien francophone El Watan qui a relevé « une image altérée et une voix inaudible » du candidat-Président.
« Les carottes sont cuites pour tous »
Le journal Liberté s’est, de son côté, interrogé sur le nom du médecin qui a délivré « le sésame » à Abdelaziz Bouteflika, en référence au certificat médical que tout candidat à la Présidentielle doit présenter. « Bouteflika n’est pas parti les mains vides puisque son dossier de candidature a été accompagné de 4 millions de signatures », relève toutefois l’éditorialiste du quotidien francophone. « Autant dire qu’avec un soutien populaire de cette ampleur, l’élection présidentielle du 17 avril prochain est presque jouée d’avance », poursuit-il. Une situation que Dilem, le caricaturiste du journal, n’a pas manqué d’ironiser : « Et de quatre avec pour titre : Il a officiellement enregistré sa candidature, la victoire de Boutef, ne fait aucun doute ».
Le politologue Rachid Grim, qui s’est confié à l’AFP, estime pour sa part que « les carottes sont cuites pour tous. Il se présente, il est élu. L’administration travaille pour lui. Le message que fait circuler le gouvernement depuis un an est Bouteflika, c’est la stabilité ». Selon le politologue, « c’est le seul message qui risque d’avoir un impact sur les votants », en référence au contexte géo-politique de l’Algérie, dont les pays voisins tels que la Libye, la Tunisie et l’Egypte ont été bouleversés par les soulèvements contre les régimes en place.