Les violences entre tribus Arabes et Touaregs dans le sud de l’Algérie, à Bordj Badji Mokhtar, ont pris fin,mais les tensions pèsent toujours.
Malgré les tensions encore palpables, le calme revient doucement mais sûrement à Bordj Badji Mokhtar, ville frontalière du Mali de 17 000 habitants, à 2 200 kilomètre d’Alger. La semaine dernière, des affrontements entre les tribus Idnan (Touareg) et Brabiche (Arabes) ont fait une vingtaine de morts, selon des sources locales, huit selon les autorités du pays. Des violences jugées « d’un autre âge » selon Argou, un internaute algérien. Les affrontements entre ces deux tribus ont cessé, mais l’on dénombrait durant les dernières 48 heures des « agressions à coup de bâtons, des pillages et des incendies d’habitations », selon un fonctionnaire de l’APC de Bordj Badji Mokhtar ayant requis l’anonymat, d’après le quotidien en ligne TSA. Une quarantaine de personnes impliquées dans ces violences ont été interpellées et seront prochainement jugées.
Les raisons exactes de ces violences sont encore floues. Selon des témoignages, un jeune Touareg aurait volé un objet dans un magasin tenu par un Arabe. Une autre version indique qu’un Touareg aurait été renversé par un véhicule conduit par un Arabe. Une simple étincelle qui a réveillé de vieilles rancœurs entre les deux tribus présentes en Libye, en Mauritanie, en Algérie et au Mali. Lors de l’éclatement du conflit au Mali, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) a chassé du Nord-Mali les Arabes issus de la tribu des Brabiche, dont certains se sont réfugiés à Bordj Badji Mokhtar. Selon le fonctionnaire anonyme, il s’agit d’une conséquence de la guerre au Nord-Mali et de la situation instable dans le Sahel.
Des notables jouent les médiateurs
Des chefs religieux de zaouïas et des notables de la région se sont rendus sur place afin de calmer les esprits, en coopération avec le comité de réconciliation, constitué de Touaregs et d’Arabes. Plusieurs magasins ont été pillés, des maisons brûlées et les violences peuvent reprendre à n’importe quel moment. L’accord conclu vendredi dernier entre les représentants des deux tribus, en présence des notables et des autorités locales pour mettre fin aux conflits, n’a pas changé la donne. Raison pour laquelle, la ville est actuellement quadrillée par les forces anti-émeutes.
Notre partenaire algérien El Watan « s’est rendu sur place pour tenter de comprendre ce qui a poussé deux communautés voisines à la violence ». « Le douloureux réveil de Bordj Badji Mokhtar », un reportage signé Adlène Meddi.