Abdelaziz Belkhadem a-t-il effectué des visites secrètes au Maroc durant son mandant de conseiller présidentiel ? C’est en tout cas ce qu’affirment des médias algériens qui attribuent l’éviction du sexagénaire à ces présumées visites secrètes.
La presse ne l’épargne pas depuis que le Président Abdelaziz Bouteflika l’a limogé de son poste de ministre d’Etat le 26 août dernier. Abdelaziz Belkhadem est accusé d’avoir effectué deux visites secrètes au Maroc cet été. Selon des médias algériens, c’est pour cette raison que l’ex-chef de file du Front de Libération Nationale (FLN) a été mis à la porte du palais d’El Mouradia.
Lors de ces présumés voyages secrets au Maroc, Belkhadem aurait rencontré officieusement des responsables marocains proches du palais. Les discussions auraient tourné autour des questions du Sahara et de la santé du Président Bouteflika. Des accusations qui le présentent comme un « traître ».
Belkhadem dément
C’est auprès de l’agence palestinienne d’information Qods Press, et non d’un média algérien, que Belkhadem a préféré démentir ces accusations. Ce dernier a souligné que « la Constitution accorde au président de la République le droit de nommer et de mettre un terme aux fonctions et je ne vais faire aucun commentaire là-dessus ».
En outre, l’ex-ministre d’Etat dément s’être déplacé au royaume du Maroc cet été. Il a également tenu a rappeler sa position à propos du dossier sur le Sahara occidental, il s’agit selon lui d’une « affaire d’autodétermination ». « Les résolutions des Nations-Unies sont claires », a-t-il dit, ajoutant qu’il « faut laisser au peuple sahraoui le droit de déterminer son avenir par le biais d’un référendum ».
La fin d’une alliance islamiste
Certaines sources affirment que l’éviction de Belkhadem est l’œuvre de Saïd Bouteflika, le frère du président. Ce dernier est en effet souvent pointé du doigt comme étant celui qui prend les décisions dans les coulisses d’El Mouradia.
Au sein du FLN, Belkhadem incarnait la frange « islamo-conservateur ». En l’éjectant du clan présidentiel et par la même occasion du FLN, Bouteflika a mis un terme a la stratégie d’alliance qui se tissait entre Belkhadem et les islamistes depuis 1999. Etant désormais sans parti fixe, Belkhadem pourrait bien rejoindre les islamistes de l’opposition, à moins qu’il ne fonde son propre parti. Autre hypothèse : après 40 ans de politique, Belkhadem pourrait purement et simplement tiré le rideau. Une fin politique tragique pour cet homme qui, depuis la fin des années 1980, a résisté à de nombreuses tempêtes. Belkhadem saura-t-il renaître de ses cendres ?