
Cinq nouveaux mémorandums d’entente viennent consolider la coopération économique entre Alger et Riyad, portant les échanges à près d’un milliard de dollars. Une dynamique qui s’inscrit dans les stratégies de diversification des deux pays au-delà du secteur énergétique.
La coopération économique entre l’Algérie et l’Arabie saoudite franchit un cap avec la signature de cinq nouveaux mémorandums d’entente lors d’une cérémonie officielle qui s’est tenue le 20 avril dans les locaux de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie. Ces accords seront marquants dans les relations bilatérales entre les deux nations.
Le forum est une occasion de discuter d’une coopération conjointe à la lumière des indicateurs positifs de nos échanges, qui atteignent désormais près d’un milliard de dollars, s’est félicité l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Alger, Abdullah Bin Nasser Al-Busairi. Cette progression remarquable des échanges commerciaux illustre le dynamisme croissant entre les deux économies, mais le potentiel de développement est encore important.
Des accords multisectoriels à fort potentiel
Les mémorandums signés couvrent des domaines stratégiques pour les deux économies :
- Le secteur touristique, avec un partenariat entre Touring Voyages Algérie et Our World and Business Tourism pour développer le tourisme réceptif
- L’industrie des matériaux composites, grâce à l’alliance entre Techno Bond et Alwah Al-Khaleej Trading
- L’accompagnement juridique des investisseurs, assuré par les cabinets Laoubi (Alger) et Rayan Muhammed Qurban & Partners (Djeddah)
- L’écosystème entrepreneurial, avec un accord sur l’incubation des startups
- Le secteur de la distribution, en pleine modernisation
Ces nouvelles ententes viennent compléter les projets agro-industriels déjà engagés dans le Sahara algérien et la coordination énergétique au sein de l’OPEP+, démontrant une volonté commune de diversifier les champs de coopération au-delà du secteur des hydrocarbures.
Un climat d’investissement favorable
« Le climat d’investissement attractif en Algérie devrait nous permettre de devenir le premier investisseur étranger du pays« , a déclaré avec optimisme Raed bin Ahmed Al-Mazroua, président du Conseil d’affaires algéro-saoudien. Cette confiance s’appuie notamment sur les récentes réformes du cadre législatif algérien en matière d’investissements, avec une nouvelle loi garantissant la transférabilité des dividendes et l’instauration d’un guichet unique pour faciliter les démarches des investisseurs.
Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), a souligné l’importance de « renforcer la coopération bilatérale dans plusieurs domaines clés, de l’agro-industrie aux technologies de l’information et de la communication« . Cette orientation s’inscrit parfaitement dans les stratégies nationales des deux pays : l’Algérie cherche à diversifier son économie hors hydrocarbures, tandis que l’Arabie saoudite déploie sa « Vision 2030 ».
Les autorités algériennes comptent notamment sur les investissements saoudiens pour accélérer la transformation du secteur agricole, avec un projet phare dans le pôle d’El Menéa où 20 000 hectares irrigables attendent d’être valorisés. Le développement de l’hydrogène vert constitue également un axe prometteur de coopération future.
Perspectives d’avenir
Plusieurs initiatives conjointes sont attendues prochainement :
- La mise en place d’un secrétariat permanent du Conseil de coordination suprême avant la fin 2025
- L’étude d’une ligne maritime directe Alger-Djeddah pour optimiser les flux commerciaux et réduire les coûts logistiques
- Le lancement d’appels d’offres mixtes dans le domaine du solaire saharien et de l’hydrogène vert dès 2026
Après des années de déclarations d’intention, l’Algérie et l’Arabie saoudite entrent désormais dans une phase concrète de leur partenariat. Les opérateurs économiques des deux pays sont maintenant appelés à transformer ces protocoles en projets tangibles, générateurs de valeur ajoutée et d’emplois, pour démontrer que cette coopération renforcée peut tenir toutes ses promesses.