Le laxisme du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, vis-à-vis de la mauvaise plaisanterie de François Hollande sur l’Algérie exaspère la presse locale.
Les critiques fusent à l’encontre du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Alors que les Algériens ne digèrent toujours pas la boutade de François Hollande à propos de l’Algérie, la presse algérienne reproche à Ramtane Lamamra d’avoir abandonner son tablier de ministre algérien pour endosser celui de « porte-parole de l’Elysée ». Selon le quotidien en ligne TSA, samedi, le ministre a une fois de plus tenté de justifier la bourde du Président Hollande.
Il est reproché au ministre des Affaires étrangères de ne pas avoir bougé un doigt en faveur de cette Algérienne refoulée dimanche 29 décembre à l’aéroport d’Orly. Arrivée de Sétif avec un visa en bon et due forme, son certificat d’hébergement, délivré au moment de la demande du visa, avait expiré au même moment de sa venue en France. « Et c’est normal. Entre le dépôt de la demande de visa, son traitement qui prend parfois plusieurs semaines et la date du voyage, un délai de trois mois (durée de validité d’un certificat d’hébergement) est souvent très court », justifie TSA. Ce que reproche la presse algérienne à la douane française, c’est qu’elle ne se serait jamais comportée de la sorte avec « un citoyen américain ou israélien ». Quant à Ramtane Lamamra, il est accusé de faire preuve de laxisme face à une « police française » consciente « qu’elle ne risque rien ».
Alors que la blague du Président français à été condamnée par la droite française et a gêné la gauche, Lamamra, lui, a affirmé ce week-end lors d’une conférence de presse qu’ « il y avait de la part de notre partenaire une volonté très affirmée de circonscrire l’incident et de laisser toutes les perspectives de développement de notre partenariat d’exception se réaliser sans être perturbées par les incidents de parcours ». Qu’il ait raison ou tort, ce que la presse algérienne reproche à Lamamra, c’est d’avoir communiqué beaucoup plus que l’Élysée. La Présidence française s’est en effet contentée d’un communiqué laconique de regrets, sans excuses ni explications. « Un travail dont s’est chargé notre ministre des AE », conclut TSA.
Pour rappel, François Hollande avait indiqué, le 16 décembre, à l’occasion du 70e anniversaire du CRIF, que Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, était rentré « sain et sauf d’Algérie », avant d’ajouter : revenir « sain et sauf » d’Algérie, « c’est déjà beaucoup ». Une plaisanterie que les Algériens n’avaient pas du tout appréciée.