Algérie – Affaire Sonatrach : combat contre la corruption


Lecture 3 min.
arton29266

Des affaires de corruption ayant éclaboussé la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, font scandales. De hauts cadres algériens sont mêlées dans ces malversations.

Le président de l’Association Nationale de Lutte contre la Corruption, Mustapha Atoui, monte au créneau. Il attire l’attention des membres du gouvernement sur ce qui lui semble être inacceptable et qui mérite « réparation » : la corruption au sein de la Sonatrach.

Mustapha Atoui a animé, ce mardi, une conférence de presse à Alger pour dénoncer ce marasme dévastateur. « La corruption a gangrené tout le pays », a t-il affirmé tout en condamnant les premiers responsables. « Il n’y aura pas de jugement. C’est une guerre des clans qui a des fins politiques », d’après un autre intervenant qui dénonce le laxisme de la justice du pays.

Même si certains hauts dignitaires attribuent ces affaires scabreuses à des actes « individuels », il n’en demeure pas moins que la société civile est loin de se murer dans la déréliction. En témoigne cette réaction des organismes condamnant la corruption et qui s’adressent directement au premier magistrat, interpellé et tenu de sortir de sa réserve. Ce dernier à réagit en affirmant ne pas vouloir passer « sous silence » ce scandale. Il donne toute confiance au travail de la justice.

L’association nationale de lutte contre la corruption (ANLC) et ses principaux animateurs appréhendent l’épilogue de l’affaire Sonatrach. Que celle-ci n’aboutisse pas et que les coupables restent impunis. Les insuffisances des textes législatifs qui régissent la lutte contre la corruption en Algérie sont mises en avant pour justifier ce scepticisme. Pour ces animateurs « anticorruption », la liberté d’expression est un atout à préserver pour élucider pareilles affaires et mettre à nu les auteurs.

« Le droit d’accès à l’information et l’indépendance de la justice sont les seuls moyens pour lutter efficacement contre la corruption », a précisé Mustapha Atoui. Celui-ci s’est voulu intransigeant dans le combat de son association contre ce phénomène qui prend des proportions alarmantes en Algérie. L’organisation a lancé un appel aux citoyens pour que tous ensemble dénoncent les actes de corruption. « On envisage même de créer un site Internet pour permettre aux citoyens de dénoncer anonymement sur la Toile des cas de corruption » a ajouté le président de l’association.

Les conférenciers ont parlé du caractère « dérangeant » de leur mouvement qui explique le refus des autorités de leur accorder l’agrément. Car pour l’heure, l’ANLC n’a toujours pas son agrément. « On a soumis des recours aux autorités concernées, si on n’a pas de réponses dans les délais légaux, on se retournera vers les institutions internationales » ont déclaré les membres de l’association.

« Avec pareilles associations et la maturité dont font preuve les animateurs, la société civile algérienne murit de plus en plus et les hauts dignitaires du pays n’auront plus les coudées franches dans un proche avenir », fait remarquer un participant. « Fini le temps de l’impunité dont bénéficient les hauts dirigeants du pays qui font la pluie et le beau temps. Ils agissent comme bon leur semble. Avec les associations comme l’ANLC, on peut dire que notre pays sortira vainqueur des mains des dinosaures », conclut-il.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News