Accusé par nombre d’Algérien de fréquenter l’ancien Président Abdalaziz Bouteflika, le général de corps d’armée et non moins vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah tente de se dédouaner et largue une bombe.
Lors d’une allocution au cercle national de l’armée à Béni Messous, l’homme fort d’Algérie, le chef d’état major de l’armée algérienne et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah avait annoncé que la « bande » essayait d’ « induire en erreur l’opinion publique nationale, en diffusant des idées sournoises qui n’ont d’existence que dans l’esprit et les intentions de ceux qui les propagent » et que leur seul objectif était de « saper la relation de profonde confiance qui existe entre le peuple et son armée », ajouta-t-il, faisant allusion aux accusations dont il fait l’objet. Il a en effet été indiqué que le chef d’état-major des armées fréquentait l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika.
Or à travers cette sortie, au cours de laquelle Ahmed Gaïd Salah a attribué l’un des slogans les plus utilisés par les manifestants depuis le départ de Bouteflika, c’est-à-dire la « bande », Ahmed Gaïd Salah crée l’amalgame et déclenche une vive polémique. En effet, alors qu’on croyait que sa bande était composée de Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l’ancien Président, des généraux Toufik et Tartag, le voilà qui change de fusil d’épaule et prend pour cible les opposants à la confiscation du pouvoir par les militaires depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika.
En clair, la « bande » à laquelle Gaïd Salah fait allusion est composée de tous ces manifestants qui refusent d’abdiquer à la politique qu’il souhaite tracer avec les anciens généraux d’Abdelaziz Bouteflika à savoir : Bensalah, Benflis, Tebboune dont les deux derniers cités sont candidats à la Présidentielle du 12 décembre prochain. Ahmed Gaïd Salah a réaffirmé, lors de cette sortie, sa volonté d’organiser des élections.
Depuis la chute de Bouteflika, l’un des slogans les plus utilisés par le peuple algérien, mécontent, est « Dawla madania laysa askaria » qui veut dire « Etat civil et non militaire ». Un slogan qui exprime clairement l’opposition des manifestants au régime militaire.