En application de son programme électoral, Abdelmadjid Tebboune envisage de procéder à un remaniement en profondeur de la loi fondamentale algérienne dont la dernière révision avait été faite en 2016. Quels sont les aspects de cette loi qu’il changera sachant que cette dernière a été maintes fois triturée depuis que le pluralisme politique a été consacré en 1988 ?
Le changement de Président rime souvent avec une nouvelle révision constitutionnelle en Algérie. Abdelmadjid Tebboune, nouveau président de la République algérienne, qui a remporté l’élection présidentielle du 12 décembre fortement contestée par le mouvement populaire Hirak, se plie aussi à cette règle. Comme ses prédécesseurs, il a confirmé cette théorie dans son discours prononcé lors d’une conférence de presse tenue après l’annonce de sa victoire. Il a bien un projet de changement constitutionnel qui est celui d’instaurer une nouvelle République qui répondra aux attentes du peuple.
Parmi les points capitaux autours desquels tournera son projet de révision, il y a la séparation effective des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Abdelmadjid Tebboune prend l’engagement de protéger les libertés et droits des citoyens algériens – libertés et droits consacrés par la Constitution en vigueur – et de protéger le pouvoir du contrôle parlementaire. Il s’engage aussi à éviter les dérives autocrates en mettant en place un système efficace de contre-pouvoirs.
Abdelmadjid Tebboune compte aussi consacrer l’immuabilité et l’inviolabilité du mandat présidentiel qui sera limité à un seul mandat renouvelable une seule fois. L’immunité parlementaire des députés sera aussi limitée aux propos et actes qui interviendront dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Des projets ambitieux qui pourraient en effet correspondre aux attentes des Algériennes et des Algériens.