Abdelaziz Bouteflika sera candidat à la présidentielle du 9 avril, pour un troisième mandat. Cette annonce, faite jeudi, n’a étonné personne. Les partis d’opposition lui ont ouvert une voie royale. La majorité d’entre eux a boycotté le scrutin considéré, par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), de « pitoyable cirque ».
En Algérie, la politique est sans surprise. Abdelaziz Bouteflika sera bien candidat à l’élection présidentielle, prévu le 9 avril prochain, pour un troisième mandat. Devant quelque 5000 personnes réunies à Alger, M. Bouteflika a annoncé, jeudi, qui il se présentait comme « candidat indépendant ». « Le peuple a le droit de choisir en toute liberté », a-t-il ajouté. Une liberté somme toute très restreinte. Les Algériens n’auront pas l’embarras du choix lors des élections. Jusqu’à l’annonce de sa candidature, seul le président du Front national algérien (parti nationaliste), Moussa Touati, avait annoncé avoir rempli les formulaires nécessaires pour se porter candidat. Quant à Louisa Hanoune, dirigeante du Parti du travail (PT, trotskiste) et déjà candidate en 2004, elle annoncera cette semaine sa décision. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a tout simplement rejeté un scrutin qualifié par le président du parti RCD, Saïd Sadi, « de pitoyable cirque ».
Un programme pratiquement inchangé
Mais ces accusations n’ont pas entamé le moral d’Abdelaziz Bouteflika qui est sûr d’assurer un nouveau mandat. Le seul obstacle à sa candidature avait été dégagé par le Parlement, modifiant la Constititution, qui avait levé la limitation à deux mandats présidentiels. Dans son discours, le président a joué la carte de la sécurité. Son programme ressemble à s’y méprendre à celui de 2004. Il a promis de « continuer à promouvoir la politique de réconciliation nationale » pour « réconcilier les Algériens avec eux-mêmes et avec le pays ». Cette politique attractive est loin d’être nouvelle. Elle avait été engagée en 2000 grâce à deux référendums et avait permis à des milliers d’islamistes d’abandonner le maquis et la lutte armée. Il a néanmoins prévenu qu’il continuerait « à lutter contre le terrorisme avec tous les moyens nécessaires » tout en assurant que « la porte reste ouverte aux repentis ».
Et son programme de séduction ne s’arrête pas là. Abdelaziz Bouteflika s’est également engagé à reconduire sa politique de « développement intensif de l’économie » avec un plan de 150 milliards sur cinq ans pouvant créer « 3 millions d’emplois ». « L’Algérie peut poursuivre son développement malgré la crise mondiale », a-t-il déclaré.
L’abstention reste la grande inconnue de cette élection et sera peut-être, relève la presse algérienne, le pire adversaire d’Abdelaziz Bouteflika.