Le 11 décembre 1960 demeure une date phare dans l’histoire de l’Algérie.Cette journée a été marquée par des manifestations massives à Alger, Oran et dans plusieurs autres villes du pays. Ces événements, souvent qualifiés de « cri de liberté », ont été le reflet du refus catégorique du peuple algérien de toute forme de domination coloniale et de son adhésion totale à la lutte pour l’indépendance.
Le 10 décembre 1960, à Oran et dans l’ancienne rue de Lyon à Alger, au cœur du quartier Belcourt, des milliers d’Algériens sortent dans les rues pour protester contre la colonisation française et soutenir le FLN et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Des heurts éclatent rapidement. Des barrages sont érigés par les habitants des quartiers populaires, et en quelques heures, la tension monte.
Des dizaines de milliers d’Algériens se joignent au mouvement, qui se transforme en affrontement avec les forces militaires françaises. Les quartiers européens sont envahis par la foule en colère.
Ces manifestations, réprimées dans le sang par les forces coloniales, traduisent une résilience collective face à une domination devenue insoutenable. Le peuple algérien y affirme haut et fort sa volonté de voir triompher les objectifs de la Révolution de libération nationale, proclamés le 1er novembre 1954.
Tebboune rappelle l’importance du 11 décembre pour le peuple algérien
À l’occasion de la commémoration de cette date historique, le président algérien a tenu à rendre hommage à ces sacrifices. Dans son discours de ce 10 décembre 2024, il déclare : « Le 64e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 vient mettre en lumière une étape hautement significative en termes de fidélité et de dévouement à la patrie.»
Ces événements ont marqué un tournant décisif dans la guerre d’indépendance. Ils se sont rapidement propagés à d’autres villes comme Chlef, Blida, Constantine et Annaba, durant plus d’une semaine.
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La présence du général de Gaulle en Algérie depuis le 9 décembre 1960 donne une importance particulière à ces manifestations. Leur ampleur et leur intensité contraignent de Gaulle à abandonner son projet de « troisième voie », une solution de compromis qui aurait maintenu l’Algérie sous influence française, à l’image des autres anciennes colonies. Ces événements ont démontré que la France, malgré une présence militaire massive, était incapable de contenir le soulèvement populaire.
Le président algérien souligne cet esprit de résilience : « Ces manifestations furent un cri de liberté et de dignité, un appel à la justice face à la tyrannie et à la domination coloniale.»
Les femmes en première ligne
Les femmes étaient en première ligne du soulèvement du 11 décembre 1960. Leur engagement a été crucial, bien loin de l’image parfois simplifiée présentée par les discours officiels de l’époque.
Malgré la brutalité de la répression, le peuple algérien a fait preuve d’une remarquable cohésion. Comme le président le rappelle : « Le peuple algérien, fier de son legs sacré de cohésion et de défense de l’unité nationale, demeure fidèle à la terre des Chouhada et à leur message éternel.»
Une mémoire toujours vivante
En cette période de commémoration, l’Algérie se tourne vers son passé pour bâtir un avenir solidaire et souverain. La mémoire du 11 décembre 1960 rappelle à tous les Algériens que la liberté et l’indépendance ont été conquises par des sacrifices immenses et une détermination inébranlable.
Ce devoir de mémoire se conjugue aujourd’hui avec les défis contemporains. L’Algérie nouvelle se construit dans cet esprit de résilience et de patriotisme. Le président conclut ainsi : « Nous sommes très fiers de ce grand peuple tourné vers de nobles objectifs, en étant animé de patriotisme et en ayant chevillée au corps la patrie.»