Deux cents immigrés clandestins ont été arrêtés par la police, mercredi dernier, dans la banlieue algéroise, rapporte le conseiller juridique du Haut commissariat aux réfugiés. L’Algérie n’a jamais défini une politique claire d’immigration.
Répression. « Les policiers ont fait une descente, de bon matin, dans le quartier ‘africain’ de Dély Ibrahim, à huit kilomètres d’Alger. Ils ont arrêté d’une façon brutale les immigrés africains », témoigne un habitant. Le Haut commissariat aux réfugiés avance le chiffre de deux cents grâce aux témoignages d’immigrés qui ont échappé à la rafle. Le HCR est un organisme de consultation. L’Etat algérien peut refuser de délivrer un permis de séjour même si la personne est reconnue comme réfugiée politique par le HCR. « Notre tâche devient compliquée quand les réfugiés se trouvent derrière les barreaux », laisse-t-on entendre au HCR, en réaction à ces interpellations.
Expulsions discrètes
Schizophrénie. Selon des sources concordantes, les « clandestins interpelés », lors de cette dernière descente, auraient été déjà reconduits à la frontière. Le HCR et le ministère de l’Intérieur se refusent à tout commentaire. Comment un pays d’émigration en est-t-il arrivé à cette politique répressive ? Pourtant, selon les chiffres avancés par le ministre de l’Intérieur, les réfugiés, pour la plupart d’origine sub-saharienne, ne sont qu’au nombre de 32 000 dans toute l’Algérie. « Les malheureux (réfugiés, ndlr) fuient les guerres et la famine. Ils se fixent aux frontières en attendant de retourner dans leur pays d’origine. Ceux qui montent dans les grandes villes du Nord sont ceux qui veulent continuer leur route vers l’Europe. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement s’acharne contre eux », s’afflige Latifa, membre d’une « petite association d’aide aux réfugiés ».
L’Etat algérien avait refoulé, au mois d’août 2 000, quarante demandeurs d’asile Congolais qui fuyaient les combats en République démocratique du Congo.