696 morts, 500 morts. Les inondations ont creusé la mémoire torturée d’Alger. Décidément, rien n’est épargné à Alger la Blanche. Comme si les intempéries ne suffisaient pas, les fous d’Allah reviennent aux attentats à la bombe.
Le ramadan est en larmes. Bab El Oued Chouhada, Bab El Oued les Martyrs. Au déchaînement des éléments vient se greffer la folie des hommes. Un attentat dans la gare routière. Un attentat contre les étudiants. Le ramadan est triste. Alger compte ses victimes. Et fait le dos rond contre tous les coups. Il arrivera le jour où la capitale, lasse de souffrir, réagira. Cela fera mal, très mal. Le ramadan s’annonce rebelle.
Triste bilan que celui d’Alger. Défigurée par un urbanisme sauvage, surpeuplée par un exode rural incontrôlé, ensanglantée par ses enfants aveuglés par la haine et le pouvoir, enlaidie par la saleté, la capitale algéroise demeure pourtant belle. Par sa lumière et son paysage. Le ramadan s’annonce doux. Douceur du climat et de la renonciation. Renonciation à comprendre l’ambition sanglante des « groupes armés » et les appétits gargantuesques des élus. Et la cupidité des commerçants. Le ramadan sera onéreux. En vies humaines et en alimentation. Nourrir et mourir.
Le ramadan est solidaire. Méga concert à Paris pour les victimes des inondations. Les artistes chanteront les drames et les joies d’une Algérie chancelante mais encore debout. La joie pour panser les blessures, les drames pour évacuer les peurs. Angoisses des quotidiens, du quotidien. Jour et nuit. Vivre debout. Ne jamais céder. Alger se réveille. Enterre ses victimes et reprend vie. Courageusement. Les femmes se battent toujours. Merci. Alger est une femme belle, rebelle. Qui veut rester debout. Bon ramadan et saha ftour’koum !