Alger interdit l’importation de boissons alcoolisées


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Il y a quinze jours, l’Assemblée algérienne votait une loi interdisant l’importation de boissons alcoolisées dans le pays. Loi adoptée par le Sénat. Après l’indignation de la presse nationale, vient le temps des réactions des partenaires étrangers de l’Algérie. Exemple en Allemagne.

Mohamed Mehdi

De notre partenaire Le quotidien d’Oran

Jamais un sujet n’aura suscité autant de réactions. L’interdiction d’importer l’alcool consacrée dans la loi de finances 2004, votée par l’Assemblée il y a quinze jours et entérinée par le Sénat, fait toujours parler d’elle. La seule différence, c’est que maintenant les voix viennent de l’extérieur.

La première réaction internationale à cette interdiction vient du Deutsch-Algerische Business Services (DABS), une association chargée, entre autres, de promouvoir les échanges économiques entre l’Allemagne et l’Algérie. Parlant de la loi en question, cette association considère que le législateur algérien « n’a pas réalisé les portées symbolique et psychologique de cette loi auprès des investisseurs potentiels étrangers en Algérie ». Il affirme avoir « cru à un ‘accident institutionnel’ comme il en arrive au sein de chaque démocratie pourvue de chambres de députés et de sénateurs », mais « voilà, ajoute le communiqué du DABS, que le sarcasme prend la forme d’une loi » avec la confirmation de l’interdiction par le Sénat.

Prohibition à l’algérienne

Sur un ton alarmiste, le DABS estime que l’interdiction faite à l’importation des boissons alcoolisées risque d’anéantir « la confiance et la crédibilité arrachées entre-temps aux partenaires étrangers au bout de plusieurs années d’efforts pour les convaincre que le cauchemar était terminé ». L’association des hommes d’affaires algéro-allemande mentionne
dans son communiqué que « les atouts économiques d’un pays résident dans la stabilité de ses lois » et soutient qu’à la veille d’intégrer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) l’Algérie ne devrait pas mettre des obstacles à l’ouverture de son commerce extérieur.

Rappelant l’épisode de la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis, DABS prévoit en outre que cette interdiction « va, bien au contraire, promouvoir l’importation illégale d’alcool (qui existe avant l’interdiction, ndlr) et donc amputer le pays de revenus fiscaux provenant des taxes imposées à l’importation de ces produits ». Et d’affirmer, à juste titre, que les objectifs de décollage économique de l’Algérie « ne pourront être atteints avec réalisme sans partenariat étranger ».

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