Capitale de l’Algérie, Alger s’apprête à entamer une nouvelle phase de son histoire. Le président Tebboune vient de dévoiler un ambitieux projet de modernisation qui respecte l’héritage de cette cité trois fois millénaire, surnommée « El Bahdja » (la Radieuse) pour sa luminosité et sa joie de vivre. Entre développement urbain et préservation patrimoniale, la métropole méditerranéenne dessine son avenir.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présenté, lundi au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, une vision ambitieuse de développement et de modernisation pour Alger. Ce projet, véritable feuille de route stratégique, vise à hisser la capitale au rang des grandes métropoles mondiales tout en honorant son héritage culturel et civilisationnel.
En présence des hauts responsables de l’État, des membres du gouvernement et du wali d’Alger, le chef de l’État a salué un plan « bon et plus qu’acceptable« , ajoutant qu’il « ouvre des perspectives d’avenir prometteuses pour la capitale de notre pays« .
Un héritage antique
Le site d’Alger a été habité depuis l’Antiquité, mais la fondation de la ville telle que nous la connaissons aujourd’hui date du Xᵉ siècle, sous l’impulsion de Bologhine ibn Ziri. Fondée sur les ruines de l’antique Icosium, Alger, surnommée « El Bahdja » (la Radieuse) en raison de sa luminosité particulière et de l’éclat de ses façades blanches qui se reflètent dans la mer, témoigne de plus de mille ans d’histoire. La ville doit son surnom de « Alger la Blanche » à ses maisons traditionnelles chaulées qui cascadent vers la Méditerranée, créant un amphithéâtre naturel éblouissant.
Le nom « Alger » dérive de « Al-Djazaïr », qui signifie « les îles » en arabe, faisant référence aux îlots qui se trouvaient autrefois près de la côte de la ville.
Parmi ses joyaux architecturaux, la Grande Mosquée d’Alger (Djamaa el Djazaïr), achevée en 2019, côtoie des monuments historiques comme la Mosquée Ketchaoua (XVIIe siècle), le Palais des Raïs (Bastion 23) et le monument des Martyrs (Maqam E’chahid), emblème de l’Algérie indépendante. La célèbre Casbah, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, constitue un témoignage exceptionnel de la période ottomane, avec ses ruelles tortueuses et ses maisons traditionnelles à patio.
Un plan à échéance quinquennale
Soucieux de la rigueur et de l’efficacité des travaux, le président Tebboune a insisté sur la nécessité de plans quinquennaux pour évaluer l’avancement des projets. Il a également souligné que cette modernisation d’Alger s’inscrit dans une dynamique nationale : « Après l’achèvement de ces projets dans la capitale, nous passerons à d’autres wilayas à l’instar de Constantine, une ville de résistance et d’histoire qui doit prendre sa part de développement. »
Cette volonté de redynamiser les principales villes du pays reflète une approche équilibrée entre progrès et mémoire, symbolisant une Algérie en mouvement, mais fidèle à ses racines.
Alger du futur : entre tradition et modernité
La stratégie actuelle pour Alger s’inscrit dans une vision de long terme qui entend conjuguer l’âme historique de la ville avec des ambitions contemporaines. Avec des moyens financiers importants mobilisés par l’État, ce plan vise non seulement à moderniser les infrastructures mais également à améliorer le cadre de vie des habitants, tout en préservant les joyaux du patrimoine algérois, comme la Casbah classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans cette métamorphose, Alger aspire à devenir un modèle de développement pour l’ensemble du pays. Cette vision stratégique porte en elle l’espoir de voir l’Algérie entrer dans une nouvelle ère de prospérité urbaine, où chaque ville reflète à la fois le dynamisme du présent et la richesse de son passé.