Le président ivoirien Alassane Ouattara a formé jeudi un nouveau gouvernement après avoir dissout le précédent, le 14 novembre. La nouvelle équipe est plus resserrée avec 28 ministres contre 35 auparavant. Elle a plusieurs défis à relever pour redresser le pays en difficulté depuis la crise post-électorale.
Après avoir nommé son Premier ministre, Alassane Ouattara a formé ce jeudi le nouveau gouvernement. Les ministres sont moins nombreux qu’auparavant, 28 contre 35. Ils sont chargés de redresser le pays miné par la crise post-électorale de novembre 2010, opposant le président Ouattara à l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo.
Alassane Ouattara a donc présidé le premier Conseil des ministres jeudi. L’occasion pour lui d’adresser ses félicitations au nouveau chef du gouvernement, Daniel Kablan Duncan, l’ex-ministre des Affaires étrangères. Il a également rendu hommage à l’ex-premier ministre Jeannot Kouadio Haousso et aux ministres sortants, les invitant à continuer à contribuer dans leurs nouvelles fonctions à l’essor de la nation.
Dissensions au sein de la coalition au pouvoir
Le président ivoirien a dissout le 14 novembre le gouvernement. La présidence ivoirienne avait argumenté sa décision par un manque de cohésion au sein de l’alliance au pouvoir, le RHDP, qui rassemble le parti d’Alassane Ouattara, le RDR, et celui d’ Henri Konan Bédié, le PDCI. Il y aurait eu des dissensions entre les députés du PDCI concernant le vote en commission d’un projet de loi sur le mariage. Le dirigeant ivoirien en aurait alors profité pour instaurer une nouvelle politique de gestion du pays, rapporte RFI.
Les attentes d’Alassane Ouattara sont nombreuses face au gouvernement. Il attend de lui des résultats et la mise en œuvre rapide de son programme pour redresser le pays. Pour lui, la lutte contre la pauvreté, la cherté de la vie et l’emploi pour les jeunes doivent être des priorités. Sur le plan de la sécurité, il estime que la situation s’est nettement améliorée. Il a également abordé l’épineux dossier de la réconciliation nationale, assurant qu’il est en bonne voie.
Un pays meurtri
Seulement, la réalité est tout autre. Pour le moment, le chantier de la réconciliation nationale est loin de porter ses fruits. Les partisans de Laurent Gbagbo estiment qu’ils sont les seuls à être mis sur le banc des accusés, invoquant « une justice des vainqueurs ». Ils ont dénoncé jeudi le mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre Simone Gbagbo, l’ex-Première dame ivoirienne. « C’est un mandat aussi injuste que celui qui permet à la CPI d’emprisonner Laurent Gbagbo », a déclaré à l’AFP Richard Kodjo, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo.
La Côte d’Ivoire est loin d’avoir refermé ses plaies. L’insécurité est toujours de mise dans le pays. Plusieurs attaques ont été menées ces derniers mois contre les forces de sécurité. Le pouvoir accuse le camp de l’ex-président ivoirien d’être à l’origine de ces violences.