» ADO « , l’homme politique qui cristallise le plus les passions ivoiriennes, vient de déclarer à Jeune Afrique – L’intelligent sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de septembre.
L’hebdomadaire Jeune Afrique – L’Intelligent (n° 2062 du 18 juillet 2000) vient de recueillir, dans le cadre d’une interview très tendue, l’annonce officielle de la candidature à l’élection présidentielle ivoirienne d’Alassane Dramane Ouattara. L’ancien Premier ministre éphémère de Felix Houphouët-Boigny, diplomate de carrière et longtemps représentant de son pays aux Nations-Unies, a donc décidé de se déclarer le premier dans le duel attendu qui l’opposera très probablement au général Robert Gueï pour la magistrature suprême à l’automne.
Des propos qui, sur le fond, n’ont rien d’inattendu tant » ADO » a été actif ces derniers mois sur la scène politique ivoirienne, que ce soit directement ou bien au travers de son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR).
A propos de l’ivoirité
Ouattara, respecté sur le plan international pour sa compétence en diplomatie et en économie ainsi que pour son aura intellectuelle incontestable, soulève les passions des médias ivoiriens. Ces derniers l’accusent de façon récurrente de s’être » prévalu de la nationalité voltaïque « , dans un contexte politique rendu malsain par les débats xénophobes sur » l’ivoirité « . De façon surprenante, Jeune Afrique – L’intelligent a concentré une grande partie de ses questions à Ouattara sur ce thème de son appartenance à la nation ivoirienne.
Pas moins de onze questions, dans l’interview, portent sur ce thème. Toutes ne sont pas formulées de la façon la plus neutre : » Dans votre jeunesse, vous êtes-vous senti à un moment plus proche de la Haute-Volta que la Côte d’Ivoire ? « . Ou bien » Certains disent que vous avez été alternativement Ivoirien ou Voltaïque, selon vos intérêts. » Ou encore : » On dit que vous connaissez mal la Côte d’Ivoire. » L’ancien Premier ministre, pour sa part, n’est pas en mal d’arguments pour défendre son » ivoirité « … ni pour contester les critères de cette dernière. A chacun de se faire son opinion.