Après avoir rappelé que l’Académie Française, fondée en 1635 par le Cardinal de Richelieu, est une institution dont la fonction est de normaliser et de perfectionner la langue française, la République du Congo se réjouira de devoir aujourd’hui cette marque de félicité à l’endroit d’un de ses enfants : Alain Mabanckou, romancier, poète et essayiste à qui a été décerné, le 6 décembre, le Grand prix de Littérature Henri Gal pour l’ensemble de son œuvre.
« Une des plus glorieuses marques de la félicité d’un État est que les sciences et les arts y fleurissent et que les lettres y soit en honneur aussi bien que les armes », ce serait le rôle de l’Académie de donner à la langue française les moyens d’y parvenir ».
« C’est sans doute un des jours les plus émouvants de ma vie d’écrivain. Je n’aurais jamais imaginé un seul instant me retrouver à l’Académie Française et être célébré par les « Immortels », oui c’est forcément très émouvant », confesse le natif de Pointe Noire. Lors de la séance publique annuelle 2012, présidée par M. Michel Serres, de cette Académie là, Alain Mabanckou aura eu peine en effet à contenir et son émotion et sa joie, là assis devant les « Habits verts » et leurs épées, comme propulsé de Tié-Tié jusque sous la Coupole. « Oui, à ce moment là j’ai repensé à mon enfance, de là où je viens, de cet endroit modeste et même plutôt pauvre mais qui ne cesse jamais de nourrir mon imaginaire ».
Son prochain livre à paraître (le 3 janvier aux Editions du Seuil) Lumières de Pointe Noire témoigne une nouvelle fois de l’attachement profond à son pays, berceau de son enfance ! Primé pour l’ensemble de son œuvre, Alain Mabanckou pourrait l’être tout autant pour l’ensemble de l’homme qu’il est. En toute simplicité, des pieds à la casquette, d’un continent à l’autre. Un côté chic désinvolte, un profond sens de l’humour, un abord facile et la passion des mots qu’il transporte jusqu’aux chansons de Black Bazar (Album sorti en mars 2012 chez Lusafrica) car il se souvient aussi que coulait la source de la Rumba dans ses veines au temps de son enfance !
« Ce prix, je veux le dédier aux Congolais, mais aussi à l’Afrique toute entière, sans oublier toutes celles et ceux qui, quel que soit leur continent, aiment mes écrits et me donnent la force d’avancer » ! Le grand prix de Littérature Henri Gal n’est rien d’autre que l’étonnant voyage d’un enfant sous un manguier qui aura donné son meilleur fruit jusque sous la coupole !