Nommé cette semaine secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, a débuté sa carrière politique en 1989. L’ancien journaliste a depuis assumé les fonctions de conseiller général, député-maire, sénateur, secrétaire général de l’UMP sans jamais lâcher ses responsabilités de patron de presse. Il remplace Jean-Marie Bockel qui entendait mettre fin à la Françafrique.
Alain Joyandet, qui a été nommé secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie mercredi dernier à la place de Jean-Marie Bockel, voit son parcours politique récompensé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors du remaniement ministériel qui a suivi les élections municipales la semaine dernière.
Son prédécesseur, qui avait affirmé vouloir signer l’acte de décès de la Françafrique, avait été vivement critiqué par les présidents gabonais, camerounais et congolais, Omar Bongo, Paul Biya et Denis Sassou N’Guesso. Lesquels s’étaient plaints de ses déclaration directement auprès de Nicolas Sarkozy. Alain Joyandet a-t-il été nommé pour calmer le jeu et contenter les grands amis africains de la France, comme certains observateurs le prétendent? Le discours et les actes du nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie apporteront une réponse claire à cette question.
De multiples mandats
C’est en 1989, qu’Alain Joyandet est officiellement entré en politique. Il présentait alors sa candidature à la Mairie de Vesoul. Il y a d’ailleurs échoué la première fois, mais n’a guère tardé à s’imposer. Elu conseiller général de 1992 à 2002, il a seulement 40 ans quand il se représente à la tête de sa municipalité, sous l’étiquette RPR, en 1995. Il la conquiert cette fois et y est réélu par trois fois, y compris aux dernières élections de mars.
La même année, il accède au siège de sénateur qu’il quitte en 2002 pour entrer à l’Assemblée nationale où, député de la 1ère circonscription de la Haute Saône, il endossera aussi les fonctions de membre de la Commission des Finances et de membre titulaire du Conseil d’orientation pour l’emploi. Secrétaire national chargé des fédérations au sein de l’UMP, il a joué un rôle important dans l’organisation de la campagne électorale pour les municipales aux côtés de Patrick Devedjian.
Son ami Sarkozy
Adepte du cercle balladurien depuis 1993 et proche d’Alain Juppé, cet homme n’en est pas moins un Sarkozyste de la première heure. Il n’a de cesse de le montrer. Alors même que la Chiraquie s’étend sur tout le territoire, Alain Joyandet invite Nicolas Sarkozy, alors député de Neuilly, à trois reprises à Vesoul entre 1996 et 2001. En 2007, il ouvre grand les portes de sa ville au candidat à la présidence, qui se considère alors comme un ami, si l’on veut bien en croire la dédicace, signée « ton ami », aposée sur le livre d’or de la mairie de Vesoul.
La dernière visite du chef de l’Etat dans la préfecture de la Haute-Saône, date du 13 mars dernier. A n’en pas douter, les deux hommes ont évoqué la future charge d’Alain Joyandet au ministère des affaires étrangères, puisqu’il a salué, quelques jours plus tard et peu avant le remaniement ministériel, son équipe municipale d’un « Rendez-vous sur le perron de l’Elysée… ».
Le nouveau secrétaire d’Etat à la coopération et à la francophonie, n’avait pas, a priori, vocation à assumer des fonctions politiques. Alain
Joyandet est un patron né ! Fils de commerçants et ancien journaliste, il est actuellement à la tête de plusieurs sociétés de presse. La Maison de la communication, Radio Val-de-Saône et la Société nouvelle des éditions comtoises (SNEC), La Presse de Vesoul et Besançon hebdo sont notamment sous sa responsabilité.
Ce dijonnais d’origine, né le 15 janvier 1954, marié et père de trois enfants, a évoqué l’idée de quitter les affaires pour se consacrer à ses nouvelles fonctions.
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