La branche Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) frappe de nouveau en Mauritanie. Un pays déjà fragilisé par une crise politique aiguë, née du putsch militaire organisé le mois dernier. Un groupe de terroriste a abattu, hier, plusieurs militaires dans le nord du pays. Des sources sécuritaires ont annoncé un bilan de douze morts.
Une embuscade meurtrière a été tendue, dans la nuit de dimanche à lundi, au nord de la Mauritanie, contre une patrouille de militaires. Douze membres de l’armée mauritanienne auraient été tués sur place, et l’on parle d’un nombre important de blessés. C’est l’une des attaques les plus meurtrières depuis celle perpétrée il y a trois ans contre la caserne militaire de Lemgheity, le 4 juin 2005, au nord est du pays. Revendiquée par le GSPC (ex-Al Qaida au pays du Maghreb islamique), cette dernière s’était soldée par la mort de 15 soldats et de cinq assaillants.
L’ombre de la branche Al Qaida au pays du Maghreb islamique (AQMI) plane toujours sur la Mauritanie, alors que le pays reste en proie à une crise politique des plus aigües. Un putsch militaire qui a renversé le 6 août dernier, le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et son Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf.
AQMI accuse le nouveau pouvoir d’être à la solde de l’Occident
L’embuscade meurtrière s’est produite lorsqu’une unité de l’armée régulière mauritanienne patrouillait au nord du pays dans la région de Tourine, située à 70 kilomètres de la localité de Zouerate, l’une des principales villes du pays. Les dirigeants de la branche d’Al Qaida au pays du Maghreb islamique (AQMI), qui condamnent le coup d’Etat militaire du 6 août dernier, reprochent aux putschiste d’être soutenus par les puissances occidentales (Etats-Unis, France, Israël…) auxquelles ils s’opposent ouvertement.
Le bilan est de « 12 morts côté mauritanien », avait dans un premier temps indiqué une première source sécuritaire. Mais lundi soir, plusieurs sources sécuritaires ont précisé à l’AFP que les renforts dépêchés sur les lieux « ont trouvé que les assaillants ont tout emporté avec eux, y compris les véhicules et les hommes, morts ou vivants ». Il est donc très difficile d’établir un bilan précis des violences. Douze hommes manquent à l’appel, dont 11 militaires et un civil qui servait de guide aux militaires dans le désert. L’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle) n’a, de son côté, donné aucun bilan.
La Mauritanie, que dirige depuis le 6 août dernier la junte militaire conduite par le chef de la garde présidentielle, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, n’est pas moins épargnée que les pays du Maghreb arabe par la mouvance islamiste. La branche Al Qaida dans ce pays existe depuis plusieurs années déjà. Elle est dirigée par El Khadim Ould Esseman, un personnage qui nourrit une animosité particulière contre l’Occident qu’il qualifie de nation mécréante contre laquelle il rend légitime une « guerre sainte ».
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