Acentus Akuku, alias « Danger », est mort dimanche dernier au Kenya, à l’âge de 94 ans, après avoir été marié 130 fois et engendré près de 300 enfants. Il était connu dans le monde entier
Dans un pays où l’espérance de vie ne dépasse pas 54 ans, l’histoire d’Acentus Akuku laisse songeur. Devenu célèbre pour s’être marié 130 fois et avoir donné vie à plus de 300 enfants, il est mort dimanche à l’âge de 94 ans.
Celui que l’on avait surnommé « Danger », parce que son sex-appeal, disait-il, faisait « peur aux hommes », était originaire du district de Ndhiwa, à 370 km à l’ouest de Nairobi, non loin du lac Vitoria. Chez les Luo, tribu peuplant cette région du Kenya, la polygamie est très répandue. Toutefois, dans un pays majoritairement chrétien, cette pratique dispose d’un statut particulier. Interdit par la constitution, elle est tolérée dans le cadre des tribus et des lois coutumières.
Avoir 130 femmes donne une confiance en soi incommensurable. « J’ai toujours été beau garçon, su m’habiller et parler aux femmes. Je suis magnétique », assurait-il. Cette assurance surdimensionnée ne l’empêcha pas de constamment assurer ses arrières. Il a ainsi, au cours de son existence, divorcé de 85 de ses épouses, pour la simple et bonne raison qu’elles avaient été infidèles. « Je ne peux pas tolérer de leur part une conduite à risque, c’est ma vie qu’elles mettent en péril !, affirmait-il très sérieusement. En temps de sida, je me dois d’être très strict sur le comportement de chacune ». Intraitable quant au comportement de ses épouses, il ne rechignait pas à les honorer.
La générosité faite homme
Que faire de ses 300 enfants, sinon en profiter ? « Danger », qui a très vite adopté cette maxime, gérait sa vie de famille comme une véritable PME. Quand il mariait ses filles, il ne plaisantait jamais sur les dotes. Avec sa famille, c’est aussi son pouvoir qui s’est accru. Il s’est construit ainsi au fil du temps un petit empire, gérait une société de taxis conduits par ses fils. La plupart des commerces de sa localité ont été peu à peu détenus par sa progéniture. Et il avait fait construire des écoles pour qu’elle soit éduquée.
Le polygame le plus célèbre d’Afrique n’avait pas attendu sa dernière heure pour faire parler de lui. Véritable légende, il était écouté, consulté et respecté. Célèbre et célébré, sa réputation dépassait les frontières de son Kenya natal. Son « odyssée polygame » avait commencé par un premier mariage en 1939. Joséphine, sa dernière femme, épousée en 1997 alors qu’il avait 81 ans, était, elle, âgée de 18 ans !