Aïssa Maïga prête sa voix à Aya de Yopougon, dans l’adaptation cinématographique de la bande dessinée de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie. L’actrice s’est régalée en incarnant la fameuse héroïne du quartier de Yop City, dont elle se dit l’une des plus grands fans. A l’occasion de la sortie du film ce mercredi, elle confie à Afrik.com son expérience dans cette aventure.
Afrik.com : Qu’est ce qui vous a poussé à participer à ce projet ?
Aïssa Maïga : Je suis une très grande fan d’Aya de Yopougon dont j’ai lu tous les tomes avec un grand plaisir ! Donc quand Marguerite m’a proposé de participer au projet, j’ai tout de suite accepté sans hésitation !
Afrik.com : N’étant pas originaire de la Côte d’Ivoire, comment êtes-vous parvenue à travailler l’accent ivoirien ?
Aïssa Maïga : C’est effectivement un problème que j’ai soulevé dès le départ avec Marguerite, en la prévenant avant d’entamer les doublages que je ne suis pas Ivoirienne. Je n’ai jamais vécu en Côte d’Ivoire, je n’y ai même jamais mis les pieds et que je n’ai donc pas du tout l’accent qu’il fallait pour doubler Aya.
Afrik.com : Comment avez-vous fait pour vous tirer d’affaire ?
Aïssa Maïga : Marguerite m’a rassuré et m’a dit que ce qu’elle voulait, c’était des acteurs qui avaient avant tout le timbre de voix qu’il fallait. Pour elle, l’accent n’avait pas d’importance. Elle m’a dit « Aya c’est toi. C’est toi qui la doubleras ». Marguerite n’était pas à la recherche d’un accent typiquement abidjanais. Quand on la connaît, ce n’est pas étonnant, car elle avait aussi le désir de faire participer dans son projet des Africains issus de différents pays. Elle est dans une logique pan-africaniste pour réunir des personnalités de différentes origines. Finalement, je me suis lâchée assez vite, car Marguerite est quelqu’un qui sait ce qu’elle veut, qui est très claire, et bienveillante. Le but aussi était de s’amuser, il fallait éviter de venir en se prenant la tête.
Afrik.com : Que vous évoque les publicités réelles introduites à l’intérieur du film ?
Aïssa Maïga : C’est génial ! Je suis quand-même nostalgique quand je les regarde. C’est très bizarre, ça me rappelle un temps que mes parents ont vécu, mais que je n’ai pas vécu.
Afrik.com : Qu’est ce qui vous a le plus séduit dans cette BD ?
Aïssa Maïga : C’est un ensemble. C’est l’humour, l’authenticité, la fantaisie, les dialogues. Il y avait en effet des dialogues qui m’ont fait mourir de rire. Chez moi, en lisant Aya, j’éclatais parfois de rire toute seule. J’ai failli mourir de rire. Des répliques comme : « Qu’est-ce que vous faites là, arrêtés comme des robots ! » m’ont tellement fait rire ! J’ai aussi beaucoup aimé la façon dont les relations entre les différents personnages sont dépeintes, notamment les relations filiales, comme entre Aya et son père, les relations entre les employés et les patrons, le père d’Aya et son patron Sanogo. Ce qui est extraordinaire, c’est que Marguerite a réussi à retranscrire toute une réalité africaine et les dessins de Clément sont aussi fidèles à cela. J’aime beaucoup aussi le côté vintage des années 70 avec les musiques, les pattes defs, la mondialisation, avec une ouverture vers le monde extérieur. A cette époque-là, pour les Ivoiriens, la France était vraiment à portée de main.
Afrik.com : Aya a beaucoup de qualités, vous reconnaissez-vous en elle ?
Aïssa Maïga : Elle a beaucoup plus de qualité que moi ! (grand éclat de rires). Elle a une rigueur scolaire que je n’avais pas à 19 ans. Moi j’avais déjà choisi une voix artistique. En revanche, j’étais aussi déterminée à devenir comédienne qu’elle à devenir médecin.