Air Mali, vos papiers !


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Les vols Bamako-Paris de la compagnie aérienne Air Mali et de la compagnie Nass Air sont menacés. Motif : trop de passagers munis de faux papiers, candidats à l’exil, s’infiltreraient dans leurs avions.

Le vol Bamako-Paris est hautement surveillé. Air Mali et la compagnie égyptienne Nass Air ont été priées de revoir leur système de sécurité . Elles ne sont autorisées à poursuivre leurs vols que si elles évincent les trop nombreux passagers candidats à l’exil. Sur requête du ministère français de l’Intérieur, ces compagnies sont menacées par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) de la suspension de leurs activités.

Résultat, à Bamako, pour acheter un billet, il faut subir un premier contrôle par la compagnie aérienne. Puis un autre par la police à l’enregistrement. Encore un, toujours par la police, dans la salle d’embarquement, et un dernier, par une compagnie privée, lors du vol. A l’arrivée, les services de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle se chargent des vérifications.

Sécurité renforcée

 » Au début, ils voulaient nous interdire d’embarquer des passagers munis seulement d’un visa. C’est injuste, Air France en a le droit ! », s’indigne Hamidou Traoré, représentant d’Air Mali pour l’Europe. Ainsi, la compagnie malienne n’aurait transporté que les ressortissants européens. Du côté malien, on trouvait cette solution discriminatoire.  » Nous avons finalement accepté d’acheter les services de Securicom, l’entreprise chargée de la sécurité d’Air France pour régler ce problème « , explique Hamidou Traoré.

Une réunion houleuse, lundi dernier, en présence des autorités françaises et maliennes a permis d’aboutir à ce compromis. Si la proportion de passagers en situation irrégulière était de 5% jusqu’alors, on n’a pu en trouver qu’un seul sur le dernier vol d’Air Mali. Mais la situation reste tangente.  » Il arrive que des Maliens soient simplement incapables d’expliquer la raison de leur présence aux autorités françaises et ils sont immédiatement reconduits, même avec un visa en bonne et due forme. « , remarque amèrement Hamidou Traoré.

D’autres compagnies, notamment Air Afrique et Taag Angola Airlines pourraient se voir infliger des amendes si elles ne prennent pas également des mesures contre l’afflux de passagers refusés sur le territoire français. La sanction se chiffrerait aux alentours de 10 000 FF par passager.

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