L’Association Nationale des Techniciens de la maintenance Avion (ANTA) a porté dimanche un nouveau coup à Air Algérie. Selon l’ANTA, la situation de maintenance est jugée « inquiétante ». Le Pdg de la compagnie aérienne, Wahid Bouabdallah, s’était pourtant montré plus rassurant en apportant un démenti catégorique sur les menaces qui pèsent sur ses avions. En effet, selon le journal El Watan, Air Algérie aurait jusqu’au mois de novembre pour se mettre en conformité faute de quoi Bruxelles n’hésiterait pas à lui interdire l’entrée dans l’espace aérien européen.
En pleine zone de turbulence, Air Algérie peine à tenir le cap. Après les reproches de la Communauté Européenne concernant les normes de sécurité, c’est au tour de l’Association Nationale des Techniciens de la maintenance Avion (ANTA) de fustiger l’état des avions de la compagnie, dressant un état des lieux diamétralement opposé à celui du Pdg d’Air Algérie. « Je persiste à qualifier la situation d’Air Algérie d’inquiétante», a déclaré dimanche le président de l’ANTA Lemmouar Azzoug, qui a déjà alerté le 10 mai 2009 le ministre des Transports des risques encourus par la compagnie. En cause, selon lui, « le remplacement hâtif et anarchique de l’organigramme de la direction de la maintenance, (…), la descente aux enfers des cadres compétents et valeureux pour des motifs fallacieux, le transfert empressé et injustifié au niveau de la base de maintenance et le démembrement de la cette direction élevée au rang de division, avec la mise à l’écart des cadres compétents » précise-t-il. La récente mise en garde de l’autorité européenne est loin d’être fortuite pour le président de l’ANTA. Ce dernier a même affirmé avoir averti par écrit Wahid Bouabdallah, Pdg d’Air Algérie. Sans suite.
Cette remise en cause de la compagnie intervient dans un contexte déjà troublé. La Commission Européenne, révèle le journal El Watan, aurait déjà mis en garde Air Algérie la sommant de se mettre en conformité d’ici le mois de novembre pour éviter une interdiction d’entrée dans l’espace aérien européen. Dans ce document paru au Journal Officiel de l’Union européenne au début de l’été, Bruxelles souligne que la compagnie serait inscrite sur la liste noire européenne en cas de manquement à ses obligations. Selon Bruxelles, la compagnie publique algérienne a des problèmes relatifs à « l’arrimage du fret, l’état des sièges, de la moquette, la pose de bagages sur les issues de secours », mais également des « manquements dans les domaines de la navigabilité et de l’exploitation des appareils et infractions dans les licences du personnel navigant ». Des points noirs qui mettent en danger la vie de milliers de passagers.
Le Pdg d’Air Algérie, Wahid Bouabdallah, a tenté de minimiser la situation. Il n’y aurait pas de menace réelle de voir la compagnie interdite de vol en Europe a-t-il affirmé sur les ondes algérienne de Chaîne III. « Air Algérie n’a jamais reçu de remarques quant à la navigabilité ou la sécurité de l’avion. Les seules remarques concernent des problèmes redondants, à l’image de l’arrimage du fret, l’état des sièges, de la moquette ou encore la pose de bagages sur les issues de secours», a-t-il renchéri.
Verdict le 5 novembre.