Le rapport final des enquêteurs français sur le crash du vol d’Air Algérie qui a fait 116 morts au Mali indique que l’accident est principalement dû à la «non-activation» du système antigivre par l’équipage.
Le rapport final des enquêteurs français a été rendu public, près de 21 mois après le crash du vol d’Air Algérie qui a fait 116 morts au Mali. Selon les conclusions, l’accident est principalement dû à la «non-activation» du système antigivre par l’équipage.
La cause du crash de l’avion d’Air Algérie qui avait fait 116 morts le 24 juillet 2014 au Mali réside dans la « non-activation » du système antigivre alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place. Selon les autorités maliennes, « les capteurs de pression des moteurs avaient été obstrués, vraisemblablement par des cristaux de glace » et « les systèmes d’antigivrage pas été activés par l’équipage ».
Mamadou Hachim Koumaré, ministre malien des Transports, a en effet indiqué que « l’obstruction des capteurs a perturbé le fonctionnement des moteurs, limitant la poussée à un niveau insuffisant pour que l’avion poursuive son vol à un niveau de croisière ».
Ce rapport vient confirmer les résultats des investigations préliminaires. Les sondes sont conçues pour donner des informations aux calculateurs des moteurs concernant la pression totale, la pression statique et la température. En cas de givrage, les informations communiquées au calculateur sont fausses et la poussée du moteur n’est alors plus adaptée.
Le ministre malien a par ailleurs fait part des « difficultés rencontrées » au cours de l’enquête, relatives notamment aux « données inexploitables d’un des enregistreurs de vol qui ont limité l’analyse du comportement de l’équipage en vol ». La boîte noire de l’aéronef n’était plus en fonctionnalité depuis plus d’un mois. « L’enquête de sécurité s’achève par la publication du rapport final et l’émission de onze nouvelles recommandations de sécurité après l’analyse approfondie de l’enchaînement des séquences», a-t-il poursuivi.
Parmi elles figurent l’étude d’un système d’antigivrage permanent des capteurs sur le MD80 et la modification des critères d’activation de ces systèmes sur ce type d’appareil. Le BEA (Bureau d’enquête et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) prône également l’information et l’entraînement des équipages sur les particularités du décrochage en croisière du MD80 et l’étude d’une modification du pilote automatique pour qu’il se déconnecte à l’approche d’un décrochage.
Le McDonnell 83 affrété par la compagnie espagnole Swiftair, reliant Ouagadougou à Alger s’était écrasé dans la région de Gossi au nord du Mali. Il transportait 110 passagers, dont 54 Français, des Burkinabés, des Libanais, des Algériens et six membres d’équipage, tous Espagnols.