Les Etats membres d’Air Afrique ont accepté mardi le plan de restructuration proposé par Air France pour sauver la compagnie panafricaine d’une mort certaine. Cette dernière sera liquidée puis ressuscitée, avec à la clé un plan social inévitable.
La nouvelle Air Afrique, ça a le même nom qu’Air Afrique, ça a le même sigle qu’Air Afrique mais ce n’est plus Air Afrique. Après des mois de discussions tendues, de plans de sauvetage in extremis, de bras de fer entre les syndicats et les dirigeants, d’espoirs et d’abattement… les chefs d’Etats africains – ou leurs représentants – des onze pays membres de la compagnie, réunis mardi à Brazzaville, ont accepté le plan de restructutration proposé par la compagnie aérienne française Air France.
Un plan qui prévoit de liquider la compagnie et de créer une » Nouvelle Compagnie Air Afrique » (qui gardera le logo actuel de la compagnie), accompagnée d’une nouvelle répartition de l’actionnariat. Pour l’instant, le capital de la compagnie panafricaine est détenu à 68,44% par les Etats membres, à 11,84% par Air France, à 8,87% par l’Agence française de développement, le reste appartenant à trois petits actionnaires.
Plan social inévitable
La nouvelle donne proposée par Air France : la compagnie française prendra 35% des parts, en injectant 69 millions de dollars dans la nouvelle compagnie. Les Etats membres détiendront un peu moins de 30%, le reste sera divisé entre différents investisseurs institutionnels.
L’issue de ce sommet » de la dernière chance » a un goût amer pour les 4 200 employés de la compagnie qui rejettaient farouchement le plan d’Air France. Et pour cause : avec une flotte de seulement six avions, les effectifs sont loin d’être adaptés. Le directeur général délégué aux affaires économiques et financières d’Air France, Philippe Calavia, a d’ores et déjà annoncé à l’AFP qu’un plan social est inévitable. » Il y a 1 500 à 2 000 emplois en trop « , a-t-il déclaré. Avec 400 millions de dollars de déficit, la compagnie n’avait pas d’autre choix. Air Afrique a évité la mort mais pas l’amputation.