Mille employés d’Air Afrique ont été mis au chômage technique ce lundi. Les syndicats s’insurgent et la compagnie se défend.
Depuis lundi, les syndicats de la compagnie aérienne Air Afrique disent » non » d’une seule et même voix. Non, à la mise au chômage technique d’un millier d’agents pour deux mois. Non, aux conditions » illégales « , selon leur propre terme, dans lesquelles cette décision a été prise. En effet, les agents de la compagnie aérienne qui se sont rendus à leur travail ce lundi ont trouvé vigiles et portes closes. Un accueil que les syndicats qualifient de » dégradant et d’humiliant « . De sources proches de la direction générale, on reconnaît que la » forme laisse à désirer. Cela a choqué les gens et c’est tout à fait normal « . Mais on insiste aussi sur le fait que » chômage technique » ne veut pas forcément dire » licenciement » et que cette situation est provisoire : 2 mois, éventuellement renouvelables une fois. » Poudre aux yeux « , répond l’intersyndicale.
Lucides sur la situation d’Air Afrique, les syndicats le sont : » Nous sommes d’accord pour redresser la compagnie, mais pas à n’importe quel prix « , clame Bamba Bakary, secrétaire général du Syndicat des Travailleurs des compagnies de navigation aérienne en Côte d’Ivoire (STRACONACI). Ce que confirme la direction générale : » Les gens sont tristes et découragés car tout le monde veut qu’Air Afrique reste un outil d’intégration. Les employés sont prêts à accepter une restructuration mais pas de sacrifices inutiles. »
Opacité et étonnement
Bamba Bakary regrette l’opacité qui entoure cette décision : » Nous avons demandé une liste précise des partants, mais nous ne l’avons pas obtenue. De plus, nous souhaitons des chiffres sur l’impact financier d’une telle mesure » Et s’étonne : » Il y avait déjà un dossier en cours sur les départs négociés. Il y a des volontaires candidats au départ. Alors pourquoi avoir fait cela ? » Chez Air Afrique, on ne peut pas donner de chiffres exacts car » l’opération de réduction de la masse salariale est en cours et ne concerne pas seulement Abidjan « .
L’heure est à l’attente. Mardi, les syndicats se sont réunis avec la direction générale, ce qui a abouti à la mise en place d’une commission mixte chargée de proposer une solution moins humiliante et moins frustrante pour les employés. » Si la direction respecte ses engagements, nous sortirons de l’impasse. Nous attendons à présent les conclusions de la commission pour décider d’un plan d’action « , explique M. Bamba. Les syndicats espèrent que la direction de la compagnie se tournera vers ce qui leur paraît être la meilleure proposition : l’application de la convention de départ volontaire signée en septembre entre la direction précédente et l’ensemble des employés.