Alors que le couperet de la restructuration va bientôt s’abattre sur la compagnie, Air Afrique connaît une brève embellie. Des agents, en chômage technique depuis six mois, ont retrouvé leur poste à Abidjan, depuis lundi, dans la joie et la bonne humeur.
» Ambiance de retrouvailles et de fête « , titrait ce mardi le quotidien ivoirien » Notre voie » à propos de la reprise du travail des agents d’Air Afrique, en chômage technique depuis plus de six mois. Une bonne nouvelle qui malheureusement ne fait figure que de soubresaut en attendant l’inévitable plan de redressement annoncé par la compagnie par Air France.
C’est au comité des ministres de tutelle, réuni le 10 et 11 août dernier à Brazzaville, que l’on doit la réintégration des salariés au sein de l’entreprise. Le retour à la normale, débuté lundi, ne sera achevé que dans quelques jours, le temps que toutes les procédures administratives se mettent en place.
Le calme avant la tempête
Pour autant, la reprise du travail ne doit pas faire oublier la prochaine restructuration qui s’annonce avec l’arrivée d’Air France aux commandes d’Air Afrique. Décision entérinée par les onze pays membres de la compagnie qui octroient au transporteur français 35% des parts du nouveau capital, contre 11,84 précédemment. Désormais décisionnaire, il a toute latitude pour élaguer des effectifs qu’il considère comme trop importants. » Il y a 1 500 à 2 000 emplois en trop « , déclare sans ambages le directeur général aux affaires économiques d’Air France, Philippe Calavia.
Si les employés d’Air Afrique ont quelques raisons de se réjouir, ils en ont aussi de s’inquiéter. Les coupes sombres dans le personnel sont pour demain. Espérons simplement qu’elles se feront avec l’art et la manière, et non aussi brutalement que lors des licenciements précédents où les salariés avaient découvert en allant au travail la liste des licenciés. Sinon de graves zones de turbulences se profileront à l’horizon.