La grave crise traversée par Air Afrique depuis un an réussit aux compagnies nationales qui ciblent le même marché et favorise l’émergence de nouvelles sociétés. Le ciel africain bouge.
Depuis que la compagnie panafricaine Air Afrique est entrée dans la plus grosse crise de son histoire, il y a plus d’un an, les petites compagnies nationales ont sauté sur l’occasion pour éclore ou accroître la régularité de leurs vols.
» Le marché du transport aérien est très florissant en Afrique. Il y a une forte demande « , assure Brice Kiki, chef d’agence à Cotonou de la compagnie Trans Air Bénin. Cette dernière, qui a vu le jour en novembre 2000, a surfé sur la mauvaise forme d’Air Afrique. » La crise de la compagnie nous a permis de débuter nos vols l’année dernière à destination des villes qu’Air Afrique avait l’habitude de desservir comme Abidjan, Bamako, Niamey ou Ouagadougou « , explique-t-il.
Le malheur des uns…
Avec une flotte de trois avions et une trentaine de salariés à Cotonou, Trans Air Bénin voit son succès auprès des populations » grandir « . Et le plan de sauvetage d’Air Afrique, adopté mardi par les Etats membres, n’inquiète pas Brice Kiki outre mesure. » Depuis notre lancement, nous nous appuyons sur les expériences positives d’Air Afrique, il y a comme une collaboration tacite entre nous et je ne vois pas pourquoi cela changerait. »
Il semble donc y avoir de la place pour tout le monde dans le ciel africain. Hewa Bora Airways, basée au Congo, a inauguré ses vols en octobre 2000 et Africa West, société privée implantée au Togo, s’est spécialisée dans le fret entre Lomé, Cotonou, Ouagadougou, Bamako, Niamey, Libreville, Douala et Brazzaville. Des compagnies plus anciennes en profitent pour accroître leurs zones de couverture. Kenya Airways a intensifié ses vols à destination de l’Ouganda, de Bujumbura et du Rwanda, Air Namibia s’est tourné vers l’Ile Maurice et Soudan Airways vers les Comores.
Dans ce climat, les investisseurs s’intéressent de près aux sociétés en privatisation telles Air Ivoire, Air Mauritanie ou encore Air Madagascar. Les malheurs d’Air Afrique n’ont pas fini de faire des heureux.