Jour d’Aïd el-Fitr au Sénégal. Alors que les marchés ne sont pas encore libérés, il faut procéder au nettoyage. « Impossible de laisser la situation telle quelle, c’est l’horreur ! », nous souffle ce préposé au nettoyage. Au marché central de Thiès, c’est effectivement un désastre !
Non, ce n’est pas un cyclone qui vient de dévaster une partie du territoire sénégalais, laissant derrière lui des tas d’immondices. Ces saletés que vous voyez sur les images sont l’œuvre de commerçants et autres vendeurs ambulants, après leur passage au marché central de Thiès. Sachets, cartons, bidons, épluchures d’oignon… ayant servi d’emballage, jonchent les ruelles de cet espace commercial. Impossible pour les piétons de circuler sans marcher sur des tas d’ordures.
L’UCG, cette entreprise sénégalaise en charge de la gestion des ordures est consciente de la tâche qui l’attend. Dès ce samedi après-midi, les éléments préposés au nettoiement sont à pied d’œuvre. A 15 heures GMT, alors que quelques commerçants sont encore, qui devant leur étal, qui d’autre dans leur boutique, les équipes sont déjà déployées sur le terrain. Une grosse pelleteuse et deux camions sont sur les lieux. Il est question de rendre les lieux praticables avant dimanche matin.
« Les Sénégalais sont de nature désordonnés et sales »
« Très honnêtement, mes collègues commerçants exagèrent. Regardez comment ils ont rendu ces lieux, en moins de 24 heures. C’est comme si les lieux n’ont jamais été nettoyés. Je me demande comment est-ce qu’on peut se permettre de jeter ses emballages au beau milieu de la rue », s’indigne Abdoul, qui tient une boutique de prêt-à-porter. Lui, est resté pour offrir ses services aux retardataires, venus trouver quelques affaires à leurs enfants.
Pour Alima, venue acheter des chaussures pour sa fille de 10 ans, « les Sénégalais sont de nature désordonnés et sales ». Aussi, s’indigne-t-elle à son tour. « C’est inadmissible ! Ils ont fini par transformer le marché en porcherie. Regardez tout ce désordre. Comme si ce ne sont pas des êtres humains qui étaient là. Comme peut-on se permettre une telle pagaille ? Je pense qu’il est temps de sévir, de sanctionner les fauteurs de troubles ».
« Déployer des agents en charge de veiller sur la salubrité »
Aminata Fall, elle aussi venu payer à son garçon un habit pour passer l’après-midi déplore l’ambiance dans le marché. Elle propose sa solution. « Je pense que les autorités devraient déployer des agents en charge de veiller sur la salubrité des lieux. A ces agents, donner les moyens de dissuasion nécessaires afin qu’ils sanctionnent tout contrevenant. Car, là, il faut vraiment dire que c’est trop. Ceux qui étaient là, en train de faire leur commerce, sont totalement irresponsables ».
Disposés aux abords du rond-point Diakhao, les deux camions affrétés par l’UCG attendent que la pelleteuse gère les gros tas d’ordures qui jonchent les rues et ruelles de la ville. « Avant 23 heures, on devrait terminer de nettoyer le marché. Là, nous n’avons pas de temps à perdre », nous souffle cet agent municipal, chargé de veiller à la bonne exécution des travaux de nettoyage.
La course contre la montre est enclenchée, alors que les autres citoyens sont en train de fêter l’Aïd en famille. Cette année, si le Ramadan a débuté le même jour pour toutes les confréries, l’Aïd el-Fitr a été célébrée séparément. Certains l’ayant fêté hier vendredi, tandis, que la plupart l’ont célébré ce jour. Ce, conformément aux directives de l’observatoire du croissant lunaire.