Mahmoud Ahmadinejad se trouve depuis jeudi au Zimbabwe où il effectue une visite de deux jours. Le très controversé leader iranien et son homologue Robert Mugabe ont dénoncé d’une même voix les « pressions sataniques » qu’exercent les «pays occidentaux» contre leurs régimes.
Mahmoud Ahmadinejad est arrivé jeudi au Zimbabwe pour une visite de deux jours, dans le cadre d’une mini-tournée africaine qui devrait le conduire ensuite en Ouganda. Le très controversé dirigeant iranien a été chaleureusement accueilli par le président Robert Mugabe, qui était venu à se rencontre à l’aéroport de Harare. Les deux présidents, sont considérés comme des parias par la communauté internationale.
Harare soutient Téhéran sur le nucléaire
Lors d’un dîner au siège de la présidence, les deux chefs d’Etat ont dénoncé les sanctions «sataniques» mises en place par les occidentaux contre leurs régimes respectifs. «L’Iran et le Zimbabwe sont deux pays qui persévèrent à défendre leur souveraineté et leur liberté», a déclaré le président Ahmadinejad. « Ici, je condamne toutes les pressions, les pressions sataniques, les pressions sur le gouvernement et le peuple du Zimbabwe.», a-t-il poursuivi, rapporte l’AFP. «À cause des positions de principes qu’ils ont pris nationalement et à l’étranger, le Zimbabwe et l’Iran sont tous les deux injustement vilipendés et punis par les pays occidentaux», a renchéri Robert Mugabe, réaffirmant le «soutien continu du Zimbabwe à la juste cause iranienne sur la question nucléaire».
Mahmoud Ahmadinejad est venu à Harare à la tête d’une délégation comptant une quarantaine de chefs d’entreprise. Le dirigeant iranien a visité une usine de textile financée par son pays, puis présidé aux côtés de son homologue une cérémonie de signature de huit accords commerciaux et de coopération bilatérale. Téhéran devrait en outre verser une aide de deux millions de dollars aux services de santé du zimbabwéens. Le leader iranien inaugure ce vendredi, à Bulawayo, deuxième ville du pays, une foire commerciale internationale.
«Affront à la démocratie»
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui partage depuis un an le pouvoir avec le président Mugabe, ne voit pas cette visite d’une très bon œil. «Inviter l’homme fort d’Iran à un forum d’investisseurs, c’est comme inviter un moustique à soigner le paludisme», a ironisé le MDC dans un communiqué, estimant que «la visite d’Ahmadinejad n’est pas seulement une insulte au peuple du Zimbabwe, mais aussi un affront à la démocratie et au peuple opprimé d’Iran.»
Les présidents Ahmadinejad et Mugabe ont tous les deux été récemment élus dans des conditions controversées, en 2009 pour le premier, et 2008 pour le second. Le régime de Mugabe est accusé de nombreuses violations des droits de l’Homme, et fait l’objet de sanctions occidentales depuis 2002. Quant à l’Iran, il est dans le collimateur des puissances occidentales qui le soupçonnent de se doter de l’arme atomique. Le Conseil de sécurité de l’ONU étudie actuellement un éventuel renforcement des sanctions contre l’Iran.