Agression à Tanger : Dina El Omary, un travesti qui ne compte pas quitter le Maroc !


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Dina El Omary
Dina El Omary

Né dans le corps d’un homme, orphelin, seul, il a dû faire face à beaucoup d’épreuves. Son identité sexuelle était une évidence, mais ce n’est que tard qu’il a commencé sa transition pour devenir lui-même. Dans une société ultra-conservatrice, il détonne, s’assume et avance fort devant. Le jeune homme a déjà été victime d’une agression, par le passé, dans la ville de Tanger.

Quitter le Maroc ? Il ne l’entend pas de cette oreille. Son rêve est de vivre sa vie comme il l’entend et en toute quiétude. Orphelin de naissance, il grandit à Taroudant. Il poursuit ses études jusqu’à ses 18 ans. Il sort de l’orphelinat pour trouver une association belge à Agadir qui l’a aidé pour qu’il puisse passer son baccalauréat. Le jeune homme de 22 ans revendique ouvertement sa transsexualité.

Depuis son enfance, il dit avoir souffert d’une sorte de tourmente intérieure, et un conflit avec la société, parce qu’il avait des gestes efféminés. Il aurait longtemps entendu qu’il devait se comporter comme un homme. D’ailleurs, il a été sermonné et frappé à de multiples reprises, dans ce sens. Mais il a tout gardé pour lui. « Dès que j’ai pris mon bac, à 19 ans, j’ai tout déballé sur les réseaux sociaux. J’ai parlé de mon orientation sexuelle, de mon droit de vivre comme je le souhaite. Que je suis une personne comme les autres, que je veux donner beaucoup de choses, mais je suis brimé et sous-estimé », a-t-il indiqué.

« Je continuais de poster du contenu concernant mon identité sexuelle sur Instagram et Facebook, j’en parlais avec des journalistes qui écrivaient des articles sur moi. C’est à ce moment-là que les problèmes ont commencé, puisque je suis la première transsexuelle marocaine à en parler aussi librement. Les portes se fermaient les unes après les autres. Je n’ai pas pu finir mes études à la faculté, ni ma formation », raconte le jeune Dina El Omary, qui a déjà été frappé à Taroudant et Agadir.

C’est par la suite, qu’un ami belge va venir à son secours pour l’aider à trouver du travail. En 2017, il commence sa transition médicale. Il commence à s’habiller comme il le souhaite. Il mettait du maquillage pour aller au travail. « Je suis partie me faire opérer la poitrine. J’ai changé certaines choses chez moi pour avancer dans ma transition. Maintenant, je me sens plus épanouie. Quand je me regarde dans le miroir, je me sens bien dans ma peau. Je suis à l’aise dans mon physique actuel », raconte Dina El Omary, qui a encore du mal à se faire accepter dans une société marocaine à majorité musulmane.

« Je sors en tant que femme. La plupart du temps, les personnes ne se rendent pas compte que je suis transsexuelle jusqu’à ce que je sorte mes papiers, ou bien qu’ils me scrutent ou qu’ils entendent ma voix. Ils sont choqués. Je ne laisse personne me juger. Seul Dieu qui m’a créée peut le faire. Mes croyances m’appartiennent. Je n’ai pas choisi de naître ainsi. Qu’on m’empêche de finir mes études, qu’on me persécute, qu’on ne m’accepte pas ou qu’on ne me laisse pas jouer mon rôle dans la société, je trouve ça aberrant », déplore Dina.

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