Agoun : une tradition culinaire au cœur de l’identité béninoise


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Igname Pilée à la sauce tchayo
Igname Pilée à la sauce tchayo

Le Agoun, ou igname pilée, dépasse le statut de simple mets au Bénin. Plat incontournable du Nord et du Centre du pays, il représente une richesse culturelle et culinaire profondément ancrée dans les traditions locales. À Savalou, les habitants le considèrent comme le « plat des réjouissances ». Dans le Nord, les familles le dégustent lors des dimanches et des cérémonies familiales.

En plus de son rôle social, ce mets traditionnel séduit par sa préparation artisanale et son goût unique.

Une préparation exigeante, reflet d’un savoir-faire ancestral

Les cuisiniers transforment l’igname, un tubercule largement cultivé au Bénin, en pâte élastique à travers un processus long et énergivore. Après avoir épluché, lavé et découpé l’igname, ils font bouillir les morceaux avant de les piler dans un mortier en bois. Plusieurs femmes collaborent souvent pour réaliser cette étape dans un esprit de convivialité. Elles pilent rapidement l’igname avant qu’il ne refroidisse pour éviter les grumeaux et obtenir une texture parfaite.

Femmes qui pilent de l'igname (Agoun)
Femmes qui pilent de l’igname

Une explosion de saveurs et de possibilités d’accompagnement

Les cuisiniers associent l’igname pilée à diverses sauces pour offrir une expérience culinaire variée. Au Nord, ils la servent souvent avec des sauces de légumes ou de sésame, tandis qu’au Centre, la sauce d’arachide prédomine, parfois accompagnée de viande ou de poisson. Ils choisissent aussi la pâte d’igname pour absorber les saveurs des sauces gluantes, comme celles à base d’amandes douces.

Un aliment aux multiples bienfaits

En plus de sa saveur, l’igname pilée procure de nombreux bienfaits pour la santé. Riche en amidon, en protéines et en fibres, elle constitue une excellente source d’énergie, particulièrement appréciée des sportifs. Ses propriétés antioxydantes ralentissent le vieillissement cellulaire et renforcent le système immunitaire. En somme, le Agoun combine plaisir gustatif et bien-être nutritionnel.

Une tradition exportée et célébrée

Aujourd’hui, les restaurateurs exportent le Agoun au-delà des frontières du Bénin. Ils le proposent dans les maquis et restaurants de la sous-région. La préparation se fait souvent devant les clients pour préserver l’authenticité et perpétuer la tradition. Que l’on se trouve dans un village du Nord ou dans une grande ville, il est difficile de résister à cette pâte élastique accompagnée de sauces savoureuses.

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