La styliste franco-béninoise explique le sens de ses créations textiles sur un site Internet au charme envoûtant. Des pages en forme de manifeste, à la hauteur d’un travail remarquable et refusant les conventions.
» Au début, j’ai pris peur. Trop de choix, trop de liberté. » Ainsi pensait la styliste franco-béninoise (ou » aboméenne-lorraine « ) Agnès Hekpazo il y a dix ans, quand elle a commencé de rêver en formes et en couleurs devant ses laizes de tissus écrus et ses boîtes de teintures africaines en poudre.
Mais à 33 ans, Agnès n’a plus peur de rien, et surtout pas des teintures, » pesées au dixième de gramme » afin de revivre à chaque collection l’ivresse d’une nuance inconnue, afin de traduire au plus près ses émotions en vêtements confortables, en linge de maisons que l’on sent accueillantes.
Cette femme a renoncé à » donner son avis, dire son profond désir de paix, clamer sa soif de cohérence et d’harmonie ou crier ses révoltes dont la liste s’allonge avec le temps « . Cela ne la » transportera jamais autant que de réussir le pari insensé de vivre ce qu’elle veut et de faire exister ce en quoi elle croit. Et puis c’est tout… » Sa vérité, Agnès Hekpazo la dessine sur des patrons.
Manifeste de liberté
Son beau site Internet est tout en ombres bienfaisantes. Il se découvre pas à pas, au gré des trop rares photos de ses créations textiles. Il se lit aussi, comme le manifeste d’une liberté trouvée entre Paris et le Bénin, loin des » sentiers battus de « l’ethnique », terme réducteur qui regroupe vulgairement tout ce qui vient « d’ailleurs » « .
Ce n’est pas parce qu’elle travaille sur des tissus typiques d’Afrique de l’Ouest qu’Agnès Hekpazo accepte d’être prise dans les fils d’une appartenance ethnique. Tissant sa petite toile sur la grande de l’Internet, elle préfère évoquer les différentes cultures dont elle est…issue.
A noter enfin que le site présente toutes les informations pratiques nécessaires à ceux qui voudraient découvrir ou acquérir le travail d’Agnès.