Afrique subsaharienne : pourquoi la reprise économique patine selon le FMI


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Afrique décroissance FMI
Afrique décroissance FMI

Entre contraintes internationales et pressions internes, l’Afrique subsaharienne voit sa reprise économique freinée selon le dernier rapport du FMI. Avec une croissance revue à la baisse à 3,8% contre 4,2% initialement prévus, la région fait face à un triple défi : hausse des coûts d’emprunt, contraction de la demande mondiale et chute des prix des matières premières. Un tableau économique assombri qui appelle à des mesures d’urgence, mais où persistent quelques lueurs d’espoir.

La reprise économique tant espérée en Afrique subsaharienne semble aujourd’hui compromise par des facteurs extérieurs sévères. Selon le récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en avril 2025 sous le titre « Une reprise interrompue », la croissance régionale, initialement prévue à 4,2 %, a été revue à la baisse, atteignant seulement 3,8 % pour l’année en cours.

Le FMI explique cette situation par un contexte international particulièrement défavorable : hausse généralisée des coûts d’emprunt mondiaux, contraction marquée de la demande internationale et chute des prix des matières premières essentielles à l’économie de nombreux pays africains. Ce triple choc limite considérablement la marge de manœuvre économique et financière des gouvernements de la région.

La question de la dette demeure préoccupante. Avec des coûts d’emprunt élevés et des échéances de remboursement imminentes, plusieurs États africains font face à des pressions budgétaires accrues. Le FMI note toutefois que certains pays sont parvenus à stabiliser, voire à réduire légèrement, leurs ratios d’endettement sans passer par des restructurations. Mais cette amélioration reste fragile face aux perturbations extérieures et aux coûts croissants de refinancement sur les marchés internationaux.

Selon le rapport, la région reste particulièrement vulnérable aux chocs extérieurs. La multiplication des crises climatiques—sécheresses prolongées, inondations, cyclones—ainsi que l’instabilité politique accrue dans certaines régions aggravent encore les perspectives économiques à moyen terme. Ces facteurs risquent d’annuler les quelques progrès économiques réalisés ces dernières années.

Les recommandations du FMI pour sortir de l’impasse

Face à ces défis, le FMI recommande aux dirigeants africains plusieurs mesures-clés :

  • Prioriser le rétablissement des équilibres budgétaires sans sacrifier les investissements essentiels au développement. Pour cela, le FMI encourage une augmentation des recettes internes plutôt qu’une réduction drastique des dépenses d’investissement.
  • Maintenir une politique monétaire prudente axée sur la stabilité des prix, afin de contenir l’inflation et préserver la confiance des investisseurs internationaux.
  • Engager des réformes structurelles visant une plus grande diversification économique, en exploitant davantage les opportunités liées aux ressources minières stratégiques, indispensables à la transition énergétique mondiale.

Des raisons d’espérer ?

Si les perspectives immédiates restent sombres, le FMI souligne toutefois que la résilience économique démontrée par certains pays africains durant la pandémie et les crises récentes pourrait constituer un socle solide pour une reprise durable, à condition que des politiques adaptées soient mises en œuvre rapidement.

En définitive, ce rapport invite à la vigilance et à la réactivité, tout en offrant des pistes concrètes pour assurer une trajectoire de croissance plus stable et inclusive pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne.

Le rapport complet du FMI, « Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne, avril 2025 », est disponible en ligne.

Masque Africamaat
Spécialiste de l'actualité d'Afrique Centrale, mais pas uniquement ! Et ne dédaigne pas travailler sur la culture et l'histoire de temps en temps.
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