Afrique subsaharienne : championne inattendue du commerce mondial


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L’Afrique subsaharienne surprend en enregistrant la plus forte progression mondiale en matière de facilitation des échanges commerciaux, selon l’OCDE. Portée par des réformes ambitieuses et une dynamique régionale, la zone s’impose comme un nouvel acteur clé du commerce international, malgré des défis encore à relever.

L’Afrique subsaharienne crée la surprise sur la scène du commerce international. D’après un rapport de l’OCDE publié le 24 mars 2025, cette région enregistre la progression la plus marquante au monde en matière de facilitation des échanges commerciaux entre 2022 et 2024. Une performance qui traduit des efforts concrets en matière de modernisation des procédures, de coopération aux frontières et de digitalisation, dans un contexte mondial où l’agilité des chaînes d’approvisionnement est plus cruciale que jamais.

Une dynamique de transformation régionale

Entre 2022 et 2024, l’Afrique subsaharienne a vu son score moyen de facilitation des échanges bondir de 6,5 %, selon les indicateurs de l’OCDE. Ce chiffre représente le taux de progression le plus élevé à l’échelle mondiale, devant les régions Moyen-Orient & Afrique du Nord (4,7 %), Amériques et Asie-Pacifique (4,4 %), et Europe & Asie centrale (3,1 %). Ce bond en avant n’est pas anodin : il reflète une dynamique de réformes ambitieuses dans une région longtemps freinée par des formalités douanières lourdes et un manque de coordination institutionnelle.

La Sierra Leone, l’Éthiopie, le Rwanda, la Namibie, la Zambie, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana, la Gambie et le Bénin figurent parmi les pays les plus réformateurs sur la période. Ces États ont su concentrer leurs efforts sur la simplification des procédures aux frontières, l’automatisation des formalités, ainsi que sur une meilleure disponibilité des informations pour les opérateurs économiques. En parallèle, Maurice, l’Afrique du Sud, le Kenya ou encore le Sénégal continuent de dominer en matière de performance globale, confirmant leur rôle de locomotives économiques de la région.

Vers une nouvelle ère des échanges africains

Les progrès ne se limitent pas à la fluidité des processus. Le rapport de l’OCDE souligne une tendance globale : les barrières aux frontières et les formalités administratives ont diminué de 3 à 7 % dans 163 pays étudiés, entraînant une réduction des coûts des échanges pouvant aller jusqu’à 5 %. Pour l’Afrique subsaharienne, ces avancées laissent entrevoir un nouveau potentiel : attirer davantage d’investissements, diversifier les exportations et renforcer les échanges intra-africains, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Si les progrès sont notables, le rapport met aussi en garde contre les écarts persistants entre les cadres réglementaires et leur mise en œuvre concrète. Pour transformer l’essai, les pays devront poursuivre leurs efforts en matière de transparence, de gouvernance et de coopération inter-agences. L’enjeu : rendre durables les gains actuels, réduire les coûts logistiques, et résister aux turbulences du commerce mondial.

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