Après le République démocratique du Congo et le Congo Brazzaville, Nicolas Sarkozy a achevé, ce vendredi, au Niger, sa quatrième tournée africaine depuis son élection à la tête de la France. Le groupe nucléaire Areva aura tiré grand profit de ce voyage, avec la signature d’un important contrat d’exploration et d’exploitation d’uranium en RDC.
L’énergie aura finalement été au cœur de la tournée qui a conduit Nicolas Sarkozy, jeudi, en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo Brazzaville, et ce vendredi au Niger. La diplomatie, annoncée par l’Elysée comme la principale raison de ce voyage éclair, n’aura été que secondaire. Jeudi, à Kinshasa, il a passé une demi-journée. Alors que le président français tentait d’apaiser la polémique qu’avait suscité son plan pour la paix dans les Grands Lacs devant les députés congolais, Anne Lauvergeon la présidente du directoire d’Areva, signait avec le gouvernement, un important accord sur l’uranium. Le groupe nucléaire français, dont la présidente du directoire accompagnait Nicolas Sarkozy, dispose désormais du droit d’explorer et d’exploiter les futurs gisements qui seront découverts dans ce pays.
Le groupe français a indiqué, dans un communiqué, que par sa surface et son profil géologique, la RDC dispose d’un « potentiel uranifère significatif ». Le contrat qu’il a conclu, jeudi, avec les autorités congolaises, prévoit l’élaboration, par une commission composée de Français et de Congolais, d’un programme de prospection. Ce travail devrait commencer par un recensement précis des sites et une mise à jour des bases de données. « C’est un sujet extrêmement vaste qui va prendre des années », a déclaré Anne Lauvergeon, la patronne du groupe nucléaire français.
« Au Niger, la France a des intérêts, elle les assume »
La RDC, nommée « Congo Belge » à l’époque coloniale, avait fourni l’essentiel des ressources du Projet Manhattan qui allait donner naissance à la 1ère bombe atomique », rappelle l’ Usine Nouvelle. Le journal ajoute que l’exploitation de ce minerai s’était arrêtée en 1960 à l’indépendance du pays. Aujourd’hui, le nucléaire fait son retour dans le monde et l’uranium qui sert à produire cette énergie, suscite l’appétit des grandes puissances. Et la France ne veut négliger aucune source d’approvisionnement en cette matière première essentielle. Elle dont 80 % de l’électricité est produite par les centrales nucléaires d’EDF. De plus, Nicolas Sarkozy veut faire de la France un pôle d’excellence en matière d’énergie nucléaire. Il a annoncé, en février, la construction d’un nouveau réacteur de troisième génération EPR.
Au Niger, où le président français a achevé sa tournée ce vendredi, il a, là-aussi, été essentiellement question d’uranium. Nicolas Sarkozy, qui a d’abord été reçu par Mamadou Tandja pour un déjeuner, a félicité son homologue nigérien d’avoir fait de son pays « une démocratie vivante ». Il a aussi condamné le recours aux armes par les rebelles Touaregs. Mais, selon Le Figaro, la vraie raison de sa visite dans ce pays d’Afrique de l’ouest « découle » de l’accord signé, début janvier, entre Areva et le gouvernement nigérien pour l’exploitation par le groupe français de la mine d’uranium d’Imouraren. Areva avait annoncé des investissements au départ d’un montant de 1,2 milliard d’euro. « Au Niger, la France a des intérêts, elle les assume, elle les promeut, mais en toute transparence », a affirmé le président français à la presse la presse nigérienne. Il a assisté avant de reprendre l’avion qui l’a ramené à Paris, à une réunion de la section locale de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
Entre la RDC et le Niger, Nicolas Sarkozy a fait une escale au Congo Brazzaville où il a passé la nuit de jeudi. Le président français a fait, dans ce pays, la promotion de la démocratie. Il a tenté tant bien que mal de montrer que sa visite n’était pas un soutien au président Denis Sassou Nguesso qui devrait se présenter à la présidentielle de juillet prochain, et prolonger sans surprise ses 27 ans de règne.
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