Le journaliste franco- ivoirien Axel Roland Illary a décidé de lancer un quotidien panafricain généraliste depuis Paris. Pari(s) risqué(s)? Non, répond le directeur de Afrique Matin . Car la communauté africaine a besoin d’informations quotidiennes. Bienvenue à notre confrère. Interview.
Il fallait oser, Axel Roland Illary l’a fait. Un quotidien panafricain à Paris. Le journaliste ivoirien ne doute pas du succès de son entreprise. Le premier numéro d’Afrique Matin sera dans les kiosques dès début juin. Tiré à 10 000 exemplaires, le quotidien se veut un lien entre la communauté africaine et le continent. Il veut aussi apporter un autre regard sur l’Afrique. Au quotidien.
Afrik : Pourquoi lancez-vous un quotidien panafricain à Paris ?
Axel Roland Illary : La communauté africaine vivant en France a un besoin vital d’informations quotidiennes. Afrik.com qui est un quotidien panafricain a opté pour Internet. À Afrique Matin, nous avons pensé que le journal pouvait être un support complémentaire. Nous voulons remonter les informations africaines et rendre visible le travail de nos collègues du continent. Dans un premier temps, Afrique Matin sera distribué uniquement en France. Nous réfléchissons en ce moment à la formule qui sera la moins coûteuse pour une distribution sur le continent. Cela dit, nous encourageons l’abonnement sur l’Afrique.
Afrik : Justement, croyez-vous qu’il existe un lectorat africain en France ?
Axel Roland Illary : Oui, notre communauté est importante. Et je ne crois pas du tout qu’elle soit analphabète comme certains voudraient le faire croire. Afrique Matin, qui a un autre regard sur l’Afrique, lui permettra de garder un lien avec son continent d’origine. Mais le journal s’adresse aussi aux Européens épris de l’Afrique. Le lectorat est vaste.
Afrik : Quelle est votre ligne éditoriale ?
Axel Roland Illary : L’indépendance. J’ai été choqué par la façon dont les médias français ont traité le procès de l’affaire » Wagué Diawarra » en mars dernier à propos de l’excision de neuf fillettes nées en France. Afrique Matin aurait traité le sujet différemment, en menant une investigation approfondie. Le but étant de sensibiliser sans se contenter d’une simple condamnation avec sursis. Car en réalité le poids de la tradition dans la communauté africaine de la diaspora est tel que plusieurs fillettes sont encore susceptibles d’être excisées. Mais à côté de tout cela, il y a des sujets qui ne manquent pas d’intérêt comme le sida, qui nous préoccupe également.
Afrik : Un quotidien revient relativement cher…
Axel Roland Illary : Je suis très confiant. Nous avons minimisé les coûts au maximum. Nous avons une rédaction légère et comptons beaucoup sur les recettes publicitaires. Le tirage sera de 10 000 exemplaires. Le numéro zéro a été très bien accueilli.
Afrik : Question personnelle, qui est Axel Roland Illary ?
Axel Roland Illary : Je suis de nationalité franco-ivoirienne, âgé d’un peu plus de trente ans. L’âge de tous les rêves, me direz-vous. Journaliste en Côte d’Ivoire, mes prises de position politiques m’ont valu pas mal de problèmes à l’époque dans mon pays d’origine. En France, j’ai collaboré avec plusieurs médias pendant de nombreuses années.