Les aéroports africains sont boudés : ils ont enregistré une baisse du trafic passagers de 16,5% entre mars 2011 et mars 2010, selon les chiffres publiés ce mercredi par le Conseil international des aéroports (ACI). En cause les révolutions arabes qui ont fait reculer la fréquentation des aéroports en Tunisie et en Egypte.
Le trafic passagers a ralenti de 16,5% dans les aéroports africains en mars 2011, comparé à la même époque en 2010, indique les statistiques du Conseil international des aéroports (ACI) rendues publiques ce mercredi. A contrario de la fréquentation mondiale qui est en hausse de 6,6%. A l’origine de ce recul : les révolutions en Tunisie et en Egypte. « Quelque 130 000 passagers transitent dans les aéroports africains par an. Quatre pôles – l’Afrique du Nord, l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria – concentrent 70% de ces voyageurs. L’Afrique du Nord a enregistré à elle seule un recul de 20 à 40%, notamment à cause du trafic charter, majoritaire sur les destinations touristiques égyptiennes et tunisiennes, qui a baissé de 50 à 70% », explique Ali Tounsi, le secrétaire du bureau régional Afrique de l’ACI.
L’Afrique en baisse, l’Amérique Latine en hausse
Si le Maroc, qui attire également beaucoup de touristes dans le Maghreb, n’a pas connu de révolution, il est aussi victime des printemps arabes qui ont pris la forme de soubresauts politiques dans le royaume chérifien. « Les gens ont peur d’un contagion éventuelle », note Ali Tounsi qui rappelle que le dernier attentat à la bombe qu’a connue la ville de Marrakech nourrit également les craintes des touristes.
Le responsable du bureau Afrique de l’ACI souligne que c’est un recul majeur pour les aéroports africains. « Ils ont perdu en un an ce qu’ils auraient pu gagner en fréquentation sur 4 à 5 ans », indique-t-il. Avec un chiffre similaire à l’Afrique en valeur absolue – 15,3% – la zone Amérique Latine est celle qui bénéficie de la plus forte croissance sur le premier trimestre 2011.
L’ACI rassemble plus de 1 600 plateformes aéroportuaires, dont environ 200 sur le continent africain.