« La zone de libre-échange continentale africaine est l’une des opportunités pour le développement de l’agriculture en Afrique, à travers le renforcement des partenariats et la mise en place des innovations technologiques à la portée des agriculteurs ». C’est ce qui ressort d’un dialogue de haut niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique, organisé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), en partenariat avec la Banque Africaine de Développement (BAD).
Au cours de ce dialogue, des chefs d’entreprises et chefs d’Etats ont passé en revue les systèmes alimentaires en Afrique, mettant un accent particulier sur les moyens d’accompagnement des agriculteurs afin de lutter contre l’insécurité alimentaire sur le continent.
Dans leurs interventions, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, le directeur de la Banque Africaine de Développement (BAD), Dr Akinwumi Adesina et Gilbert Houngbo, président du FIDA ont expliqué comment la zone de libre-échange continentale africaine, le renforcement des partenariats et les nouvelles technologies peuvent combattre l’insécurité alimentaire en Afrique.
Des chiffres inquiétants
Selon le Fonds international de développement agricole (FIDA), le nombre de personnes souffrant de la faim en Afrique est passé de 214 millions à 246 millions en cinq ans. La transformation rapide de l’agriculture, grâce à l’augmentation de la productivité, aidera à nourrir le continent.
« Sur tout le continent, la faim pose un risque encore plus grand que le Covid-19. Le nombre de personnes vivant avec la faim est passé de 214 millions à 246 millions entre 2015 et 2020.Les activités liées à l’agriculture et à l’agro-industrie pourraient offrir des possibilités d’emploi à des millions de jeunes Africains, qui représentent 70% de la population », explique-t-il.
Face à ce défi, Houngbo appelle les Africains à plus d’engagement. « Si nous nous engageons aujourd’hui à accroître les investissements dans la modernisation de l’agriculture, à fournir des compétences, des financements et un meilleur accès aux chaînes de valeur alimentaires, l’agriculture a le potentiel de devenir un secteur prospère, qui crée des emplois et fournit des moyens de subsistance aux petits agriculteurs et aux populations rurales – en particulier, pour des millions de jeunes Africains qui rejoignent le marché du travail », a-t-il dit.
C’est parti pour LE DIRECT !
Participez à notre dialogue de haut niveau sur les #SystèmesAlimentaires pour passer en revue les moyens d’accompagner le déploiement des innovations qui marchent et #NourrirAfrique. @AfDB_Group @FARAinfo @CGIAR @AGRAAlliance https://t.co/QqxR3gbYrE
— Fonds international de développement agricole (@leFIDA) April 29, 2021
Elargir le champ d’opportunités
Pour Paul Kagame, « la situation alimentaire de l’Afrique est déjà fragile en raison de la faible productivité et des barrières commerciales. Le changement climatique rend le défi encore plus difficile, à mesure que les régimes de précipitations changent et que la désertification s’aggrave(…) la pandémie de Covid-19 est un fardeau supplémentaire auquel nous sommes toujours confrontés ».
D’après le chef de l’Etat rwandais, « la zone de libre-échange continentale africaine élargit le champ d’opportunités pour l’agro-industrie africaine d’atteindre son plein potentiel. Pendant trop longtemps, notre continent a importé des aliments que nous sommes capables de produire nous-mêmes, simplement à cause des barrières commerciales internes, entre autres ».
Sa stratégie est soutenue par le Dr Akinwuni, qui plaide la mise sur les nouvelles technologies dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. « Mettre les nouvelles technologies entre les mains des agriculteurs africains est un élément clé pour répondre aux besoins de l’Afrique en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire ».
Notons que la zone de libre-échange africaine (ZLECA) est un projet de zone de libre-échange sur l’ensemble du continent africain. Il vise à stimuler la croissance, à réduire la pauvret et élargir l’inclusion économique.