Afrique: La stérilisation des insectes n’est pas une solution


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La technique de stérilisation des insectes pourrait avoir un impact décisif sur l’élimination des infestations de mouches tsé-tsé mais il convient, cependant, à éviter de ne pas la considérer comme la panacée susceptible de régler tous les problèmes causés par la mouche tsé-tsé ou la trypanosomiase en Afrique, explique, dans une mise en garde, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

La stérilisation des insectes est généralement combinée à
d’autres techniques, a noté un entomologiste de l’AIEA, Dr Udo Feldmann, au cours d’une rencontre internationale qui se tient présentement avec la participation d’experts des questions relatives à la mouche tsé-tsé et à la trypanosomiase.

Il a indiqué que ce programme sera toujours appliqué dans le cadre des efforts multidisciplinaires visant à garantir une agriculture durable et le développement rural.

La 28ème réunion du Conseil international scientifique de
recherche sur les trypanosomiases et leur contrôle (ISCTRC), a réuni quelque 300 experts issus de 40 pays africains ainsi que leurs partenaires internationaux, pour définir une stratégie contre la menace que représente la mouche tsé-tsé pour l’Afrique subsaharienne.

Cette réunion de cinq jours s’est ouverte lundi au siège de la Commission de l’UA.

« L’IAEA tente de fournir des techniques nucléaires ou autres y relatives pour aider à la réduction de la pauvreté et à un développement rural et agricole durable », a déclaré M. Feldmann. « L’Agence reconnaît, avec d’autres partenaires, que la mouche tsé-tsé et la trypanosomiase doivent être considérées comme un problème à l’origine de la pauvreté rurale en Afrique », a-t-il dit.

L’AIEA contribue, dans le cadre d’un programme agricole conjoint mis en oeuvre avec l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), par le biais du programme de stérilisation des insectes et d’autres instruments entomologiques et vétérinaires utilisés, à la promotion des efforts internationaux menés par la Campagne internationale panafricaine d’éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (PATTEC).

La lutte contre la mouche tsé-tsé est essentielle dans la lutte contre les trypanosomiases humaines ou animales dont les effets dévastateurs continuent de se faire sentir en Afrique subsaharienne.

Cependant, les leaders scientifiques et politiques d’Afrique craignent que la résurgence de la trypanosomiase, considérée jusqu’à une date récente comme une maladie négligée, ne constitue une nouvelle menace pour le développement des économies rurales.

Présentement, l’impact des formes humaines et animales de la trypanosomiase sur le développement agricole et rural se fait ressentir sur le tiers du continent africain.

Comme l’a fait observer M. Feldmann, la création de zones
libérées de la mouche tsé-tsé nécessiterait l’action concertée de plusieurs partenaires pendant plusieurs années.

Cette action doit revêtir diverses formes, notamment la mise en oeuvre d’une politique appropriée, des interventions institutionnelles et technologiques ainsi que des ressources humaines et des engagements financiers.

Pour cette raison, la FAO a joint ses efforts à ceux du Programme contre la trypanosomiase en Afrique (PAAT) pour contribuer à l’élaboration de projets sur le terrain, essentiellement focalisés sur une intervention régionale contre la mouche et la maladie dans les zones à forte potentialité de développement agricole durable.

« Des instruments ont également été mis au point pour évaluer l’impact de la maladie et les avantages de l’intervention, en commençant par l’Afrique de l’Ouest », a déclaré Raffaele C.Mattioli, du Service de santé animale de la FAO, à Rome.

M. Mattioli a estimé, devant les délégués, que la mouche tsé-tsé et la maladie du sommeil n’étaient pas un problème pour le développement de l’Afrique sub-saharienne, mais elles sont inextricablement liées à la faim et à la pauvreté dans la région.

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